Faits curieux sur la mort - Flambeaux et lampes funéraires - Chroniques | La Gentiane - Deuil - Entraide
 

Faits curieux sur la mort - Flambeaux et lampes funéraires

Placer une source de lumière à proximité des morts est une tradition dont les premières traces certaines remontent à plus de 5 000 ans. Les hindous allumaient une lampe près de la tête de la personne décédée afin de guider son âme. Égyptiens, Celtes, Étrusques, Grecs et Romains disposaient des torches aux quatre coins des lits funéraires.

La fumée symbolise l’envolée de l’âme au moment du trépas… tandis que la vive clarté aide à repousser les ténèbres et les esprits malins ! Pour le peuple juif, puis pour les premiers chrétiens, la lumière représente l’espérance de traverser la « Vallée des ombres » afin d’accéder à Dieu.

Perpétuelle lueur

En plus d’entourer le défunt de lumière lors des funérailles, les peuples méditerranéens disposent aussi des lampes dans les tombeaux eux-mêmes. Fait curieux, ces petits luminaires de terre cuite ou de bronze ont la réputation de pouvoir briller dans l’obscurité pendant des années, des décennies, voire des siècles ! Plusieurs comptes rendus rédigés lors de la découverte de cryptes funéraires anciennes – murées depuis l’époque romaine – relatent que les lampes y luisaient encore lorsqu’elles furent ouvertes. Ce phénomène serait dû à l’emploi de substances phosphorescentes qui, au contact d’un mouvement d’air, s’allumaient lorsqu’on pénétrait dans le sépulcre. Même si la flamme s’éteignait presque aussitôt, la « magie » opérait : n’avait-elle pas éclairé le tombeau pendant toutes ces années ? Des milliers de ces petites lanternes funéraires individuelles (inextinguibles ou non) ont été retrouvées lors de fouilles archéologiques.

Une source de lumière peut également être placée dans un espace collectif comme un cimetière, à l’usage des défunts tout autant que des vivants. En plus de guider les âmes des trépassés, elles offrent un peu d’éclairage dans cet endroit angoissant, sombre et potentiellement peuplé de revenants qu’est le cimetière ! La plupart des lanternes des morts érigées en France remontent au 12e siècle. On en trouve également quelques-unes au centre de l’Europe et dans les îles britanniques, construites vers la fin du Moyen Âge.

Les cryptes funéraires sont aussi munies d’anneaux permettant d’accueillir des torches allumées. Certaines comportent des lampes permanentes que l’on allume lors des ensevelissements.

De mille feux

Tant en France qu’en Nouvelle-France s’implante l’usage d’éclairer les funérailles au moyen de grands chandeliers de métal. Le nombre de chandelles devient un enjeu de respectabilité ! S’imposant dès le 19e siècle comme les spécialistes de l’organisation des enterrements, les entreprises de pompes funèbres fournissent aussi les cierges. Et lors de grandes funérailles, on opte pour le catafalque, sorte d’autel-présentoir richement ornementé et illuminé de nombreuses chandelles. Le cercueil est placé au centre de ce bûcher symbolique pendant la messe. Bien que plus rares aujourd’hui, des « chapelles ardentes » sont encore organisées lors des obsèques de personnalités connues.

La mort est peut-être définitive, mais le rapport à la mort, loin d’être figé dans le temps, est très changeant. L’humanité n’a certes pas fini de réfléchir, de s’adapter, d’inventer de nouveaux rituels pour répondre à ses préoccupations et à ses besoins.

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Dans cette rubrique, madame Catherine Ferland, docteure en histoire et auteure du livre 27 faits curieux sur la mort, dʼhier à aujourdʼhui, aborde, au fil des parutions de la revue Profil, différents thèmes tirés de son livre.

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