Le décès d'un enfant constitue certes la pire douleur qu'un parent puisse imaginer. Peu importe l'âge de l'enfant, son décès prend la forme d'une tragédie inexplicable et tellement, tellement injuste.
La plupart des parents voient à travers leur enfant le prolongement d'eux-mêmes. Avec l'enfant disparaissent alors leurs espoirs et leurs aspirations, leurs désirs de continuité. Le décès d'un enfant emporte avec lui une partie des parents, une partie très intime. Un auteur avait d'ailleurs déjà écrit : « La mort des parents, c'est la mort du passé. La mort d'un enfant, c'est la mort de l'avenir ».
Au cours des parutions de Profil, nous avons régulièrement interviewé des gens qui travaillent de près avec la mort, des policiers, des médecins, des porteurs, des thanatologues, des directeurs de funérailles. Tous s'entendent à dire que s'il est une situation qui les ébranle dans leur travail, c'est bien la mort d'un enfant.
C'est dans ce contexte que le mouvement des coopératives funéraires a décidé il y a quelques années de créer le programme Solidarité afin d'offrir un support aux parents endeuillés. Évidemment, ce support prenait déjà diverses formes, que ce soit un accueil humain, la référence à des ressources, les groupes d'entraide ou de suivi de deuil, de la documentation sur le deuil, etc.
Mais avec le programme Solidarité, les coopératives vont plus loin en offrant aux parents membres qui perdent un enfant de 14 ans et moins d'assumer elles-mêmes les coûts des services funéraires jusqu'à concurrence de 2 500 $.
Dans les 100 localités où elles sont présentes au Québec, les 19 coopératives membres ont été créées par et pour les membres. Chaque année, les surplus sont réinvestis pour améliorer les services offerts. Les membres ont donc décidé d'utiliser une partie des surplus pour créer le programme Solidarité. Ainsi, lors du décès d'un enfant, la coopérative s'engage à assumer une partie des coûts reliés à ses propres biens et services, qu'elle offre lors des funérailles, jusqu'à concurrence de 2 500 $, sauf lorsqu'un programme gouvernemental s'applique. C'est donc dire que si le membre n'a pas droit à une prestation de décès pour les funérailles de son enfant, la coopérative assumera les coûts de ses biens et services.
Lorsque le programme a été créé, le mouvement des coopératives funéraires s'est interrogé sur la façon de le faire connaître. Il est très délicat de dire à un parent que son enfant peut mourir; la publicité doit se faire avec respect. « C'est vrai qu'au début, quand on parle du programme Solidarité, ça déstabilise les gens, ajoute Garry Lavoie, ancien directeur de la Coopérative funéraire des Deux Rives à Québec. Les gens ne s'attendent pas à ce type d'engagement de la coopérative. S'il y a une chose qui peut être difficile dans la vie, c'est bien de perdre un proche, et à plus forte raison s'il s'agit d'un enfant. C'était important que l'on fasse quelque chose pour les familles qui le vivent. J'ajoute aussi que, parmi la panoplie des avantages aux membres, c'est peut-être ce qui reflète le plus nos valeurs coopératives. On donne gratuitement un service, par solidarité. Ne l'oublions pas, les premières coopératives avaient été fondées sur ce principe : il faut s'aider entre nous quand ça va mal. Le programme Solidarité, c'est justement ça. »
En soutenant financièrement les parents en deuil, les coopératives funéraires offrent plus qu'un soutien pécuniaire. Avec notre programme Solidarité, non seulement nous aidons financièrement les familles, mais nous leur offrons un endroit où elles seront respectées et accueillies en douceur. Et on n'attend pas que les gens nous parlent du programme : nous allons au-devant pour dire aux gens qu'ils y ont droit.
Le programme Solidarité est accessible aux membres des 19 coopératives funéraires qui font partie de la Fédération des coopératives funéraires du Québec. Avec plus de 200 000 membres partout au Québec, ces coopératives ont choisi solidairement d'offrir ce programme à leurs membres.
En devenant membre, vous couvrez ainsi les funérailles de vos enfants de 14 ans et moins. Même si le sujet est délicat, plusieurs grands-parents nous demandent s'ils peuvent faire adhérer leur enfant afin que leurs petits-enfants soient couverts. Cela peut être un geste attentionné à poser pour leurs enfants. Et dans la plupart des coopératives, devenir membre ne coûte que 20 $, à vie.
Vous pouvez obtenir plus d'information sur les modalités du programme Solidarité en contactant la coopérative funéraire de votre région.
Article paru dans la revue Profil
Tristesse d'avoir perdu une mère, une grand-mère, une sœur, Jeannine Audette Tremblay, mère de Lise, Valérie, Sophie.
Bonjour, je me présente, je m’appelle Nancy (44 ans), Tina (41 ans), Troy (aura 38 aujourd'hui) et notre plus jeune sœur Stéphanie (31 ans). Mon frère a été impliqué dans 2 accidents pédestres en 2 jours. Mon frère traversait une rue le soir et un pickup ne l’a pas “vu”. Il a été extrêmement chanceux au premier accident, il s’en est sorti avec une commotion. Deux jours après, mon cousin (qui étaient des frères) est allé chercher mon frère pour donner un prix car ils travaillent en construction à Toronto. Mon frère avait consommé de l’alcool le soir avant et cela a fini par une chicane. Mon frère n’acceptait pas la fin de cette chicane et est sorti du pickup en passant par en arrière. Mon cousin n’avait pas vu mon frère et a pesé sur le gaz. Cette fois mon frère n’a pas été aussi chanceux. Il est resté pris dans la poignée et est tombé sur le pickup en mouvement. Il a succombé à la chute. Depuis, ma mère boit terriblement jusqu’au point de ne pas être capable de marcher. Et elle est devenue violente, agressive et veut en finir avec sa vie. Mes parents restent à Val d’Or et moi à Gatineau et une de mes sœurs à Montréal. Nous sommes très très inquiètes pour elle. Avez-vous un contact en Abitibi qu’on puisse appeler et nous guider quoi faire?? Svp nous sommes inquiètes pour sa vie. Nous avons grandement besoin d’aide.
Nancy Simon , 1 octobre 2019