Le deuil est un processus de guérison qui se définit principalement par un travail sur soi. Réinvestir sa vie sans l’être aimé et garder vivant l’héritage que cette relation nous a laissé, voilà les deux grandes lignes du travail de deuil. Il se définit en étape identifiable et en tâches à accomplir.
La toute première tâche à prévoir est de reconnaître la réalité du décès. Cela signifie que nous devons intégrer totalement et définitivement la perte de l’être cher. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut faire en claquant des doigts. Ce n’est que progressivement qu’il est possible de prendre pleinement conscience du caractère définitif de l’absence. Parfois, une profonde incrédulité subsiste un bon moment sans pour autant que ce soit anormal.
Afin de progresser à travers les différentes étapes de cette démarche, il est primordial de vivre toutes les émotions qui font suite à la perte. Des émotions puissantes et parfois déconcertantes surgissent en nous au cours du deuil : la peine, la colère, la culpabilité, la peur, le découragement, la révolte, etc. Il est très important de ne pas refouler ces émotions et de se donner les moyens de les exprimer.
Essentiellement, la libération émotionnelle en période de deuil nécessite la reconnaissance des émotions ressenties et l’utilisation de moyens concrets qui en favorisent l’expression. Cette tâche est un aspect central du travail de deuil. Outre la parole, vous pouvez utiliser l’écriture, le sport, les arts, la visualisation, ou encore certains rituels symboliques.
Beaucoup de gens pensent que la douleur de la perte est plus intense juste après le décès et qu’elle décroît progressivement avec le temps. Malheureusement, cela correspond rarement à la réalité. Pendant les premiers jours, on est comme « anesthésié » par le choc du décès. Les personnes endeuillées ressentent l’impression de fonctionner sur le pilote automatique. Cette protection psychique permet à l’individu de rester fonctionnel en début de deuil. Mais cette anesthésie initiale s’estompe par la suite. Il est donc normal que la souffrance ressentie semble plus intense après quelque temps.
En travaillant sur l’intégration de la perte et la libération des émotions, il est possible de vivre une adaptation progressive à l’absence de l’être aimé. En ce sens, les émotions liées au décès seront de moins en moins vives et de moins en moins présentes jusqu’à la résolution complète des manifestations de deuil.
Le travail de deuil peut sembler lourd et ardu. Sachez que l’intensité de ce travail fluctue au fil des mois qui suivent le décès. Certains vivront rapidement et intensément ces étapes, d’autres iront plus doucement. Bien que l’être humain porte en lui tout ce qu’il faut pour s’adapter à une perte, n’hésitez pas à demander de l’aide si le besoin se fait sentir.
Je viens de perdre papa il y a 2 semaines et je perds la seule personne avec qui je pouvais être vraiment authentique. C’est très dur car les amies ne me connaissent pas comme lui le pouvait. Je perds une facette de moi avec son départ.
Mon amie fille unique vient de perdre sa mère et n'arrive pas à remonter la pente. Quels conseils auriez-vous à me donner pour l'aider? Merci.
Le deuil n'est facile pour personne, moi il m'a fallu près de 8 mois avant de sortir de mon inertie. Aujourd'hui comme c'est l'été je passe beaucoup de temps dehors pour essayer de déloger de mon terrain les pissenlits et autres mauvaises herbes. Mais lorsque vient le temps de me nourrir, je n'ai le goût de rien, incapable de cuisiner depuis son décès, et les soirées sont très longue. J'ai du retirer sa photo de devant moi car c'est trop douloureux encore. Alors ne vous faites aucun blâme si c'est plus long qu'un autre, nous sommes unique vous savez. Condoléances à tous.
Ma maman est décédée il y a 9 ans. J’ai encore beaucoup de difficulté avec son départ, malgré que très malade, je savais que ça arriverait mais la veille de son décès, elle était tellement bien que je ne m’y attendais pas. J’ai compris que c’était la dernière lueur avant que la chandelle ne s’éteigne. Mais pourquoi c’est encore aussi difficile? Je pleure encore beaucoup, c’est encore plus douloureux depuis que je suis grand-maman. Elle avait tellement une belle relation avec ses petits-enfants. Le temps n’aide pas nécessairement, on apprend à vivre avec leur absence. Elle me manque énormément.
Mes parents, mon mari, ma sœur, mon frère, bref, je suis la seule à leur survivre. J’ai perdu tous mes repères. Les personnes avec qui je pouvais me confier ne sont plus là. J’ai des ami(e)s, des enfants, cependant mes confidences s’adressaient davantage à ma famille. J’accepte, avons-nous le choix, mais ce vide ne sera jamais comblé!!
Mon fils de 42 ans est décédé il y a un an. J'ai encore beaucoup de difficulté à vivre mon deuil.
Cela fait 2 ans et 2 mois que mon conjoint est décédé tragiquement donc subitement, je ne m'habitue pas à son absence, surtout le soir c'est plus difficile. Je sais qu'il ne reviendra pas et qu'un bon jour je partirai aussi mais entre ce temps-là je n'ai plus de projet...
Mon père est décédé il y a 2 semaines (pas de la CoVID-19), et bien que nous n’étions pas très proches, le mal est là. Il s’est un peu estompé mais je suis incapable de voir quelqu’un mourir dans un film ou autre, sans pleurer. Je peux tout de même confirmer que ça nous a rapprochés mon frère et moi.
Rachel, 15 mai 2020