29 janvier 2000. Nous déjeunons en famille, heureux de pouvoir enfin réaliser tous nos rêves : le travail est là, va nous permettre de nous installer chez nous dans notre foyer et la santé est revenue après 10 ans de tracas : Année 2000, celle du mariage, du bébé dont nous parlons depuis si longtemps, du toit pour abriter notre foyer d'amour. Mais Voilà, l'année 2000 n'a pas été ainsi. Ce jour-là, il manquait des boules de pétanque. Comme nous habitions près, Franck a décidé d'aller les chercher. Nous nous sommes embrassés en nous disant à tout de suite. C'était notre dernier baiser ; il n'est jamais revenu. Ne le voyant pas revenir, ma mère m'a accompagnée à la maison, il n'y était pas. Ce n'était pas son style, j'ai appelé la gendarmerie... ils m'ont fait patienter, en me disant d'attendre... Je savais qu'il y avait quelque chose... Je criais déjà : « Dites moi où il est » (je pensais qu'il était dans un hôpital). Ils ont insisté en me disant : « On arrive ». Voilà comment cette année si prometteuse c'est transformée en cauchemar.
Je suis passée depuis par des étapes très différentes, toutes aussi douloureuses. Je sors aujourd'hui de deux tentatives de suicide, d'une maison de repos... Même si ma tête peut comprendre qu'il faut continuer de vivre, que je peux pas délibérément faire endurer ce que je suis en train de vivre à ma famille, mes amis... comment réapprendre à vivre sans lui, sans l'homme que j'aime encore plus que tout.
Audrey
Cabries (France)