Le 30 janvier 2000, l'hôpital m'annonçait le décès de mon très cher papa. Ils n'ont pris aucun ménagement pour me le faire savoir. Un simple coup de fil et voilà, tout est dit. Moi avec ma peine, je ne savais plus quoi faire, quoi penser. Je devais rêver, cela n'était pas possible. J'étais à plus de 900 kilomètres de l'hôpital et depuis le mois d'octobre, jour de son entrée pour un banal contrôle, je ne le reverrais plus. Cela ne pouvait être vrai, il fallait que je le revois, qu'il revienne pour les prochaines vacances, il fallait que je lui parle.
Mais après le coup de fil de l'hôpital, une amie m'a téléphoné et m'a fait comprendre que tout était fini, que plus rien ne serait comme avant, que mes rêves ne pouvaient plus être et que je devais maintenant vivre pour moi, pour ceux qui me sont très chers et que dans un coin de mon coeur, je garde une place pour celui qui fut mais qui n'est plus.
Aujourd'hui, cela fait un an et je n'ai jamais oublié. Chaque jour que Dieu fait, je me dis : s'il était encore là, je pourrais lui dire cela, il serait content d'apprendre ça et encore ça... Je n'arrive pas à faire le deuil. Peut-être qu'il me faut encore du temps et que je n'ai pas trouvé la paix en moi-même pour comprendre sa paix. Je sais que là où il est, il ne souffre plus.
Si j'écris aujourd'hui, c'est pour vous dire que chacun a sa peine, a son deuil à faire, mais que le plus important c'est de pouvoir en parler. De pouvoir reconnaître que le deuil n'est pas une affaire de quelques jours. C'est un combat de tout les jours. Il faut si peu de temps pour aimer, pour mourir, mais tellement de temps pour faire le deuil. S'il ne fallait que quelques jours, alors on aurait pas aimé et ils seraient morts pour rien, car l'oublie n'est pas dans nos coeurs, il est ailleurs.
Merci de partager avec moi ces quelques lignes.
Joëlle
Marignage (France)