Arnaud, mon fils, s'est suicidé il y aura un an dans un mois. Il venait d'avoir 19 ans. Dans un mois, il aurait eu 20 ans. J'ai lutté pour survivre, je pensais même pouvoir réapprendre à vivre. Ces mois de lutte, d'espoir, me laissent sans force.
Il y a exactement un an, Arnaud, tu me parlais de "partir". Je savais ce que tu voulais, j'ai essayé de te retenir, en vain. J'ai compris, accepté ton choix : enfin, tu ne souffrais plus.
Mais aujourd'hui, je voudrais te rejoindre. Je sais que je ne pourrais pas. Tes frères et sœurs ne pourraient pas y survivre. Alors depuis 24 heures, mes larmes d'impuissance coulent. La source se tarira sans doute car il me faut lutter encore et toujours.
Fais-moi un signe. Aide-moi.
Anne-Marie
Habay (Luxembourg)