Cher Marcel,
En ce jour de deuil, nous sommes réunis ensemble pour te rendre un dernier hommage. Ton absence pèse lourd sur nos coeurs et chaque personne ici est éprouvée par ton départ.
Nous gardons de toi l'image d'un homme heureux, toujours à l'écoute des autres et qui savait nous faire rire. Homme de coeur et d'ambitions, tu étais tellement attaché aux Îles de la Madeleine. Car ces terres sont l'estuaire d'un port d'attache où un jour tu as jeté l'ancre afin de t'y établir. C'était ta patrie, ton coin de pays où contre vents et marées tu as forgé tes rêves devenus réalité. Et moi la femme de ta vie, je suis fière et comblée de t'avoir fréquenté de si nombreuses années. Au havre de nos souvenirs, je ne peux oublier tous ces moments de bonheur passés avec toi.
Aujourd'hui c'est une partie de moi qui part avec toi et c'est avec une grande tristesse que je te dis adieu cher amour. En cette journée solennelle, je vais te libérer de ce cocon qui te retient encore ici. Contrairement à la tradition, tu ne retourneras pas à la terre, mais à la mer. Cette vaste étendue marine sera désormais ton sanctuaire béni et infini où en toute liberté tu réaliseras tes rêves d'absolu. Telle une métamorphose, ton âme imbibée de cette plénitude divine se remplira de beauté, de ravissement somptué d'une profonde allégresse. Multitude infini d'un monde sans fin, tu puiseras dans ces fonds marins de nouvelles forces. Lorsque le vent sèmera la tempête, tu seras là pour nous protéger. Et dans la douceur de la brise, on sentira ta présence réconfortante. L'écho de ta voix mêlée au vent nous rappellera tes discours élogieux. Lorsque sur le rivage se briseront les vagues, c'est ton souvenir impérissable qui reviendra dans un va-et-vient de tendresse.
Au quai de ta mémoire je t'attendrai. Et quand viendra l'heure de mon trépas, tu me tendras la main et c'est avec joie que je te rejoindrai dans les confins de ce nouveau monde que tu habites.
Hélène
Îles-de-la-Madeleine (Québec)