Il est parti le 12 avril dernier, dans une courbe, sur la route, au volant de sa voiture. Il avait 36 ans. Je l'aimais. Je l'aimais dans l'ombre puisque je n'étais que sa maîtresse depuis six ans. Je l'aimais d'un amour impossible, irréalisable, mais tellement fort. Aujourd'hui, tout doucement, je remonte. Je vois peu à peu une lumière au fond du tunnel. Elle est encore toute petite mais c'est un espoir. Je l'ai attendu toutes les nuits, à chaque coup de téléphone, j'ai espéré. Je ne me suis pas remise non plus de ne pas l'avoir accompagné à sa dernière demeure, de ne pas l'avoir vu « mort ».
Aujourd'hui, j'aurai besoin de ses bras, d'une phrase, d'un mot venant de sa bouche. J'en rêve tous les jours et je sais que c'est impossible. Il était Témoin de Jéhovah, je l'ai appris après. Dur de répondre à des questions seule.
Je l'aimais comme on aime qu'une seule fois dans sa vie. Il était mon tout, je ne suis plus rien. Mais j'espère. Dans la vie, dans l'amour, dans le regard de quelqu'un d'autre. Et j'espère que lorsque ce sera mon tour, ce soit lui qui vienne me chercher, là-haut.
Nathalie
Nantes (France)