Mon frère de 36 ans s'est suicidé le 23 septembre 2004. Il n'a pas supporté la séparation d'avec sa femme. Il laisse deux enfants, de 7 et 3 ans.     Il a dormi chez moi sa dernière nuit et, au matin, après m'avoir serrée dans ses bras en m'exprimant sa souffrance, il a passé la porte pour aller se promener dans ma campagne, il était très sportif. Seulement, ce jour-là, il a pris une corde dans mon garage et il est parti se pendre à 50 mètres en face de ma maison. Je l'ai cherché tout l'après-midi et je ne l'ai pas trouvé, alors qu'il était en face de moi, mais mes yeux ne sont pas tombés dessus.

J'aimais mon frère et il m'aimait. Il se sentait bien chez moi, il venait presque tous les jours car je le réconfortais au mieux. Je me dis que s'il l'a fait à côté de moi c'est qu'il voulait que je sois à côté de lui.

Je pleure en même temps que j'écris, c'est très dur, il me manque. Je comprends sa souffrance et ne lui en veux pas, mais comme tout le monde, je porte cette culpabilité de ne pas l'en avoir empêché.

Tout ce que j'espère c'est qu'il y a quelque chose là-haut et qu'un jour, on se retrouvera.

Je t'aime, mon frère.

Christelle
Capian (France)