Mon histoire en est une pleine de circonstances incontrôlables. Une année qu'on ne veut pas revivre, non jamais ! Au mois de mars, mon mari m'a quittée pour une autre. Douleur et larmes m'ont accablée. J'ai trouvé réconfort en une tante qui avait le cancer. Toutes deux avons échangé nos peines. C'était plus facile de pleurer pour l'autre que de s'apitoyer sur son sort. Durant quelques mois, nous avons correspondu à cause de la distance. J'ai eu la chance de la rencontrer deux semaines avant sa mort. Toutes les deux avons parlé que la mort faisait partie de la vie et elle m'a promise de m'aider, une fois dans l'autre monde. Lors de son décès, j'ai eu l'impression de perdre une amie et me suis retrouvée seule avec ma peine, soit celle de mon mari parti et de ma tante maintenant inaccessible.
Il y a deux semaines, subitement, mon amie est décédée. J'ai eu un choc, surtout à cause des circonstances. Le soir où elle est décédée, j'avais soupé chez elle. J'étais en fin de session, à l'école, et jamais à la maison à cause des études. Pendant deux jours, son fils a tenté de me rejoindre. On m'a rejoint la veille des funérailles. Elle avait été exposée et j'en avais rien su. Comme c'était une amie de mon mari et moi, j'ai appellé celui-ci. Le lendemain, nous nous sommes retrouvés ensemble aux funérailles. Nous avons vécu une peine incroyable tous les deux. Nous nous sommes serrés finalement dans les bras en regardant sa photo.
Mon amie me manque beaucoup. J'ai gardé la maison de mon amie les deux jours suivants parce qu'elle était enterrée à l'extérieur. Il y avait des fleurs offertes par les proches. Je n'étais plus capable de voir ses photos, je les ai toutes tournées de bord. Mon amie me manque beaucoup. Je dois retourner voir sa famille, qui était devenue la mienne, et j'en suis incapable. Trop de souvenirs m'accablent.
Depuis deux semaines, je pleure et vis des émotions très intenses. J'ai perdu plusieurs êtres chers cette année. Je me sens très seule et n'ose plus parler de ma peine à mes proches. Premièrement, les plus proches, je les ai perdus et ensuite, ceux qui restent ont déjà les oreilles fatiguées. Je suis actuellement au fond du gouffre. Je sais que je vais m'en sortir, mais je ne sais pas à quel prix. Je souhaite que le malheur trouve une autre adresse car la mienne n'est plus disponible.
Des fois, on a la réputation d'être fort, mais on fini par s'épuiser. Lorsque nos larmes deviennent trop fréquentes, on éloigne les oreilles bienveillantes, d'autant plus qu'elles ne comprennent pas que les larmes sont plus longues à tarir que la durée du salon funéraire. On aimerait ça, des fois, que nos amis aient déjà vécu ce que nous vivons, juste pour se faire comprendre un peu.
On se sent bien seul, quand ceux qu'on aime disparaissent. Pourtant ce fut un privilège qu'ils partagent ma vie. Malheureusement, aujourd'hui, ce ne sont que des souvenirs, mais ils n'appartiennent qu'à moi.
Miyalie
Québec (Québec)