Mon mari est mort il y a un mois et demi. Je souffre atrocement jour et nuit. Je dors très peu et, en ouvrant les yeux, je crois avoir été réveillée par un bruit occasionné par mon mari. Que faire pour pouvoir "revivre" et me reposer, je suis à bout.
Je ne suis pas allée une seule fois au cimetière depuis qu'il est parti. Pour moi, sa place est auprès de moi et non au cimetière mais je culpabilise en me disant que je le laisse seul. Je sais, c'est contradictoire.
J'ai la chance d'avoir un fils de 25 ans qui vient passer une journée par semaine avec moi. J'ai peu d'ami(e)s, c'est un choix et ma façon de vivre, elles sont proches, en m'envoyant un texto, un appel téléphonique...
Ce qui m'insupporte sont les personnes qui me disent "Il faut vous occuper". J'ai envie de les gifler. S'occuper ne veut rien dire, j'aime lire mais j'en suis incapable et bien d'autres choses. Ma concentration ne va que pour penser à mon mari.
Un petit message me ferait plaisir.
Courage à vous tous,
Cordialement,
Sylvie
Commentaires (2)
Ma chère Sylvie,
Avant tout, je vous offre mes plus sincères condoléances. La perte d'un être cher n'est certainement pas une épreuve facile. Je vous entends parfaitement lorsque vous dites être en état d'épuisement émotionnel présentement.
Je vous envoie un lien qui pourrait vous aider à comprendre les étapes du deuil en espérant que vous y trouverez réconfort: http://deuil.comemo.org/deuil-conjoint-perdre-mari
Acceptez une grosse caresse réconfortante de ma part.
Lyne xo
Chère Sylvie, quand j'ai subitement perdu mon frère en 2013, je me suis sentie moi aussi incapable de ne rien faire d'autre que de penser à lui. Et après coup, j'ai vu que c'était la meilleure chose à faire pour moi. J'ai fouillé dans mes photos pour regarder toutes celles sur lesquelles il se trouvait. J'ai écrit de nombreux souvenirs de notre enfance et un hommage sur l'homme et le frère merveilleux qu'il était. Je lui parlais à voix haute. J'ai même écouté en boucle son dernier message qu'il m'avait laissé sur mon répondeur. J'ai pleuré comme une madeleine en faisant tout cela, mais cela me faisait tellement de bien. Cela a été ma façon à moi de m'occuper de la grande peine qui m'envahissait.
Julie Breton, 19 mars 2019Je crois que je vous comprends quand vous dites que vous êtes incapable de ne rien faire d'autre. Je vous souhaite de pouvoir vous occuper vous aussi de votre peine à votre façon aussi longtemps que vous en ressentirez le besoin, car dans mon cas, c'était très important de la regarder et la sentir. Cela m'a permis de cheminer dans mon deuil.
Cinq ans plus tard, je me sens toujours en deuil, une perte aussi grande restera toujours une perte, mais ma façon de le vivre s'est transformée.
Il m'arrive encore de verser quelques larmes en pensant à lui, mais plus souvent je souris quand quelque chose me rappelle ce que j'ai vécu avec lui et je l'en remercie …