Mon père est décédé subitement le 8 juillet, à l'âge de 59 ans.     J'ai 27 ans, et je me remettais à peine d'une grave dépression. Ce que j'ai appris en thérapie m'a beaucoup aidée : prendre une minute à la fois et accepter. À la limite, il faut accepter de ne pas accepter...

Je m'étais rapprochée de mon père depuis quelques années. Il n'était pas toujours facile... mais je l'aimais. Les seules choses qui me réconfortent, ce sont qu'il n'a pas souffert et qu'il devait savoir que je l'aimais...

Ma mère, du même âge, a beaucoup de difficulté. Ils étaient mariés depuis 40 ans ! J'essaie de l'aider tout en me sauvegardant : je sais que je ne suis pas si forte. Je lui fais de bons plats, je l'appelle très souvent, mais j'ai pris conscience qu'elle doit faire un bout de chemin seule. Ma sœur et moi avons habité là deux semaines. Elle ne dort pas beaucoup. Mais je dois, moi, pour mon mari et pour le bébé que l'on veut, faire attention à moi. Mes deux frères vont la voir souvent et les petits enfants ont le tour de la faire rire.

Parfois, je me dis que rien de tout cela n'est vrai, puis je pleure pendant des heures en constatant la réalité. Mais je veux vivre mon deuil pour ne pas qu'il me rejoigne dans quelques années...

Marie
Mauricie (Québec)