J'ai perdu mon fils de 27 ans le 25 janvier 2018 dans un accident de moto... Sa vie s'est arrêtée sur une route à cause d'une personne âgée de 84 ans qui ne l'a pas vu et qui lui a coupé la route à un stop. Il ne l'a pas vu mais mon fils lui l'a vu car ses yeux sont restés figés dans l'effroi. Mon fils est décédé sur le coup.
Il laisse une famille brisée à tout jamais. J'avais une vie avant le 25 janvier et nous avons notre vie maintenant, enfin un semblant de vie. Sa sœur et ses deux petits frères souffrent le martyre.
Pour avancer je ne me pose pas la question du pourquoi sinon je meurs, je me pose la question du comment faire pour vivre sans lui et donner un sens à la vie. Il était beau, c'était un fils merveilleux. J'ai eu Mathieu à l'âge de 17 ans, il m'a construite dans ce que je suis aujourd'hui. J'avance pour tout l'amour qu'il m'a donné. J'ai perdu mon frère il y a 14 ans à l'âge de 33 ans et mon papa il y a 8 ans à l'âge de 61 ans.
Je suis en colère contre la vie car personne ne mérite tout ce malheur. J'ai ce mal qui me prend les tripes tout les matins. J'aimerais souffler mon malheur sur le monde mais je n'y arrive pas. Je pleure très peu, je me protège je crois, mais je n'arrive à rien je suis perdue...
Cendrine
(France)
Cendrine, Je comprends chacun de tes mots. J'ai moi aussi perdu un enfant merveilleux. Un accident de moto également. Maxime avait 22 ans. Cela fera dix longues années le 3 mai prochain. L'impossible absence de mon enfant a brisé mon coeur, celui de son papa et de ses frères et soeur. Avec le temps j'ai appris à "faire une place" à cette immense douleur dans ma vie. Toi aussi, tu apprendras, tu feras ton chemin, et tout au long de celui-ci tu rencontreras des personnes qui vont t'aider à avancer un pas de plus. Nos enfants de lumière font la route avec nous sans jamais lâcher notre main. Ils nous conduisent jour après jour là où nous devons aller. Il faut écouter notre coeur. Maxime est maintenant mon guide et notre amour demeure, à jamais. Je t'envoie beaucoup de douceur et de courage. C'est bien aussi de s'autoriser à laisser couler ses larmes lorsque la peine est trop lourde...
Marianne 69, 24 mars 2019