J'ai perdu mon mari, Mark, le 29 juillet 2010. Il est mort dans mes bras, après un arrêt cardiaque dû à de l'athérosclérose coronarienne. Nous étions en vacances dans une île du sud que nous adorions, après un long contrat de travail. Nous devions nous reposer durant un mois.
J'ai perdu mon mari, mon collègue, mon mentor, et mon ami. Tout nos plans de carrière se sont envolés en 10 minutes. Mon couple est mort avec lui, mais mon amour, lui, perdure. J'ai au moins eu le plaisir d'avoir fait l'amour avec lui juste avant son attaque. Il avait passé la journée à me dire qu'il m'aimait. Il n'avait que 49 ans.
Il est difficile d'apprendre à vivre seule du jour au lendemain. Les jours passent et je dois apprivoiser cette solitude que je n'ai pas choisie. Il n'y a pas un jour sans que je me revoie lui faire le massage cardiaque et le bouche à bouche en attendant l'ambulance. J'ai lutté pendant 35 minutes pour ne pas paniquer, garder mon sang froid. Toute l'impuissance que j'ai vécue en constatant que je ne réussirais pas à le réanimer... J'étais seule dans un pays étranger où on ne parle pas notre langue.
J'ai passé une semaine dans un paysage paradisiaque avec la mort dans l'âme. Quelle contradiction. En même temps j'ai réalisé que je n'étais qu'un grain de sable dans l'univers, que je n'étais sûrement pas la seule au monde qui avait à vivre une situation pénible, et que si les autres réussisaient à passer au travers, j'en serais capable moi aussi. Je prends le temps de pleurer ma peine, mais je me raccroche à l'idée que je ne suis pas toute seule dans le monde. C'est un peu comme quand on accouche. La douleur est inssuportable mais on sait qu'elle va s'en aller un jour. Je m'accroche en me disant qu'une journée de passée me rapproche de ma guérison.
France
Longueuil (Québec)
Bonjour France,
Martin Desroches, 15 octobre 2013Ton texte m'a vraiment touché, car le 21 Septembre, 2013, 16:51, ma conjointe est décédée d'un arrêt cardiaque et j'ai dû lui le massage cardiaque jusqu'à l'arrivé des ambulanciers. Mais, la mort était déjà présente. Malgré tout mes efforts, je n'ai pu la sauver. Voir et te lire, me font réaliser que je ne suis pas seul dans ce que j'ai vécu. Maintenant, j'ai beaucoupe de difficulté avec la vie...mais tes écrits m'ont fait du bien.
Merci,