Bonjour,
J'ai perdu mon père il y a 8 jours déjà. Je trouve que je ne pleure pas assez. Du moins, ça ne sort pas comme je le voudrais. Il était malade et il souffrait. Je pense m'être déjà préparé à don décès. C'était un soulagement. Sauf que, bien des choses me viennent en tête. Comme... Il a travaillé toute sa vie et 13 ans après sa retraite seulement, il meurt. Parfois, j'aimerais entendre sa voix encore. Je suis fâchée qu'il soit parti. Je me dis, la prochaine fois que je le verrai, c'est à ma propre mort, pas avant. Je réalise tout plein de choses. Mon père n'avait pas la fibre paternelle, du coup j'ai manqué de protection, d'affection, etc. En plus, il était colérique, mais s'excusait rapidement. Je lui en ai parlé vers la fin. Je lui avais pardonné, parce que je ne voulais pas traîner cela toute ma vie. Je voulais qu'il sache, que peu importe comment il a été, qu'il a fait comme il a pu et que je le remerciais pour la femme dont je suis devenue. Je suis fière de qui je suis aujourd'hui, ni plus ni moins.
Il me manque. Mais j'ai comme une froideur qui me peine mais rien ne sort. Avant son décès, durant qu'il était alité à l'hôpital, j'avais le cœur qui me serrait, j'avais mal partout, j'étais irritable... puis, il est décédé et toute cette lourdeur est disparue.
Il y a 5 ans, j'ai vécu une pénible, très pénible séparation. Et lorsqu'il m'a annoncé la rupture, mes mains se sont portées à ma bouche et c'est comme si quelqu'un m'aurait frappé avec un bâton de hockey en bas du dos et derrière les genoux. Dieu que j'ai eu mal. C'était mon premier grand amour. Avant lui, j'avais été 11 ans célibataire, parce qu'avant j'avais vécu 5 ans de violence conjugale extrême, j'en ai eu un SSPT (syndrome de stress post-traumatique) à survenu différé.
Alors, mon ex, qui était un très bon homme, doux, généreux, patient, positif, brillant, drôle, ambitieux etc. m'a donc beaucoup marqué et, sans crier gare, tout se termine. Pas une seule explication. Puis, silence radio depuis. 5 ans après je suis toujours célibataire. Mon cœur m'a brûlé et physiquement parlant, durant plus d'un an. Je le cherchais dans mes rêves.
Et voici que mon père décède. J'ai tellement eu de deuils de gens qui ont marqué ma vie dans le bon sens que, parfois, je pense être anesthésiée. Et je ne trouve pas cela normal. J'ai mal en dedans. J'ai un mélange de colère, mais surtout... d'impuissance.
Quand je l'ai vu... dans son dernier souffle agonal... il a ouvert ses yeux et ils étaient bleus, lui qui avait toujours eu les yeux bruns, et ce fut une terrible expérience. Je savais qu'il cherchait son souffle. Ces poumons se vidaient. Mon Dieu que c'est horrible. Il avait été plongé en sédation depuis 2 jours. Je ne sais pas si c'est une bonne chose que d'assister à cela...
Aujourd'hui, 1 semaine et 1 jour après, nous sommes allés au salon pour l'identifier. Ça aussi, j'ai trouvé cela macabre.
Bref, mon père me manque. Et j'aimerais pleurer, j’aimerais que ça sorte. Je m'en veux de ne pas pleurer plus que ça.
Kay