J'ai perdu mon père le 15 février 2019 suite à un cancer du poumon. Je suis fille unique par défaut, car mon frère et ma sœur sont décédés à l'âge de 26 et 36 ans alors que j'avais 22 ans lors du décès de mon frère et 30 ans lors de celui de ma sœur.
Lors de la maladie de mon père, qui a été diagnostiquée en novembre de 2018, je prenais soin de ma mère qui était en perte d'autonomie seule à la maison pendant que je m'occupais de mon père lors de ses nombreuses hospitalisations. Il va sans dire que je suis tombée en congé de maladie puisque j'étais la seule à pouvoir s'occuper de mon père et de ma mère à la fois. Je me demandais même si j'allais pouvoir passer au travers sans m'épuiser puisque tout cela venait également soulever tellement d'émotions... Je devais souvent répéter à ma mère que mon père souffrait d'un cancer puis qu'elle souffrait de démence. Elle gardait toujours la certitude que ce serait passager et qu'il reviendrait à la maison et ce jusqu'à sa dernière hospitalisation.
Aujourd’hui je peux vous dire que cela me fait souffrir encore. Cette peine s'atténue pendant de longs moments puis refait surface à diverses occasions, ce qui me fait fondre en larmes et me fait ressentir une telle nostalgie des moments où je me réfugiais chez mes parents afin de chercher du réconfort.
Aujourd’hui, je dois me débrouiller seule lors des moments d'angoisse ou autres quoique que mon conjoint vivant à deux heures de route de moi demeure une bonne oreille.
Quoiqu'il en soit, je n'en pense pas moins que ces épreuves nous aident à prendre de la force. Accepter le sentiment de manque, de solitude, qui nous habite à la suite de la perte de ces êtres si chers et se dire que c'est normal ce ressenti.
La vie continue après tout. Je pense qu'il faut se donner du temps pour accepter les choses et prendre soin de nous lors de ces moments d'angoisse et de malaises.
Annie