J'ai perdu mon père en juin 2019 d'une maladie foudroyante et peu connue : la SLA ou encore Maladie de Charcot, aucun traitement, aucune guérison possible. Il était atteint de la forme la plus sévère, la forme bulbaire avec une espérance de vie de 2 à 3 ans après diagnostic.
J'ai tout fait pour lui offrir une vie aussi belle que celle qu'il m'a offerte, mais malheureusement à 17 ans dans ce genre de situation c'est dur de ne pas perdre pied. Sa maladie était devenue la mienne et je ne vivais que par ça, au péril de mes études. Il nous à quittés soudainement un après-midi tandis qu'il était en transfert pour aller dans un autre hôpital. Cette semaine précédant sa mort je ne l'oublierai jamais, tout ce à quoi il a toujours tenu, ses principes, sa dignité, ont été bafoués par cette putain de maladie. Ça a été exténuant pour nous, mais je n'imagine pas pour lui. Il s'est battu jusqu'à la dernière seconde.
Ayant perdu mon frère quelques années plus tôt, je m'étais promise de ne pas refaire la même erreur et d'aller à son enterrement cette fois-ci, peu importe les conditions. Sauf que le jour de ses obsèques (à l'étranger), mes premières épreuves du bac allaient débuter. Si ça ne tenait qu'à moi au diable le bac, je voulais seulement lui dire au revoir une dernière fois. Mais après de multiples discours des membres de ma famille je suis restée et j'ai passé ce bac, que j'ai eu. Et je le regretterai toute ma vie.
Aujourd'hui je suis en première année de médecine, et après une longue période de déni je suis au bord du gouffre. Échec scolaire, rêves partis en fumée, maladies sur maladies. J'ai contracté un ulcère de l'estomac dès la rentrée scolaire, je souffre de difficultés respiratoires, d'insomnies, et on vient de me diagnostiquer une polyarthrite rhumatoïde. J'essaye de garder espoir pour lui, lui qui tenait tant à ma santé mentale et qui était si fier en me voyant battre ma dépression, mais j'ai juste l'impression de me noyer un peu plus chaque jour.
Je vous souhaite bon courage à vous tous et une vie remplie de bonheur malgré ces dures épreuves.
Laila