J'ai rencontré mon beau Gilles quand j'avais 49 ans... - Vos textes | La Gentiane - Deuil - Entraide
 

J'ai rencontré mon beau Gilles quand j'avais 49 ans...

J'ai rencontré mon beau Gilles quand j'avais 49 ans...

J'ai rencontré mon beau Gilles quand j'avais 49 ans. J'étais à la fin d'un divorce qui a duré 10 ans. Je m'en suis sortie vivante mais bien écorchée. Alors pour moi, il n'était plus question d'homme dans ma vie. Je m'étais faite la promesse solennelle de finir ma vie seule.

Donc, un jour que je marchais sur la plage avec mon chien, je vois Gilles sortir entre deux arbres et se diriger vers moi. Il me demande respectueusement de marcher auprès de moi et de mon chien. J'apprends qu'il a 60 ans, qu'il est encore célibataire, et qu'il veut simplement jaser avec moi, à l'occasion. Il ne me fait pas peur. Je me dis que s'il a réussi à rester célibataire jusqu'à 60 ans, ce n'était certainement pas moi qui allait y changer quelque chose. Deuxièmement, mes commentaires contre la gente masculine en général n'allaient certainement pas m'attirer sa sympathie.

Ce fut le début d'une relation qui a duré 11 ans. Gilles a su gagner mon coeur. Il a su écouter, et il a su utiliser les bons mots pour m'apprivoiser. Peu à peu, la confiance s'est installée entre nous deux, et la vie est devenue merveilleuse. Gilles n'avait jamais vécu intimement avec une femme, mais il les connaissait bien, car il vivait et travaillait uniquement dans un monde de femmes. Au travail, les femmes avaient pris l'habitude de lui faire des confidences et de venir pleurer sur son épaule. Avec les années, Gilles en était venu à la conclusion que les femmes, d'une façon générale, étaient mal aimées des hommes, et n'étaient pas reconnues à leur juste valeur. Quand des hommes venaient lui faire des commentaires désobligeants ou des blagues au sujet des femmes, je vous assure qu'ils ne venaient pas deux fois. Gilles se plaisait à dire à ceux qui voulaient entendre qu'un jour, il aimerait une femme, comme il se doit, à sa juste valeur. Il disait que c'était sa mission. Ça faisait bien rire les gens... Et personne ne l'a cru.

Ça a dû être écrit à quelque part dans le plan de Dieu que cette femme allait être moi, mais à ce moment-là, j'en avais aucune idée. Gilles m'a aimée pour toutes les femmes au monde qui avaient été mal aimées. Il m'a reconnue à ma juste valeur, et même plus. Il m'a fait identifier des valeurs que je ne me connaissais même pas. Il m'a aidée à guérir de mes blessures. Il m'a enseigné l'amour. Il s'est dévoilé, simplement, sans artifice. Et moi, j'ai pris plaisir à le découvrir. Je l'ai aimé d'abord avec ma tête, puis avec toute la force de mon âme, puis enfin avec chaque fibre de mon corps. Gilles a été le grand amour de ma vie. Il avait une mission à accomplir et il l'a accomplie jusqu'à son dernier souffle.

Gilles est décédé en octobre 2008, après m'avoir donné les 11 plus belles années de ma vie. Je suis présentement occupée à vivre mon deuil. Pour l'instant, je n'entreprends rien de majeur ; je me donne tout bonnement le temps qu'il me faut pour me remettre de cette immense perte. J'ai la ferme conviction que Dieu a mis Gilles sur mon chemin pour me donner un échantillon de son amour divin.

J'ai aujourd'hui le même âge que Gilles avait le jour de notre rencontre. J'ai accompli beaucoup de missions dans ma vie, et je pense vivre encore assez longtemps pour avoir le temps d'en accomplir au moins une autre, mais je n'ai aucune idée de ce que ça peut être. C'est écrit à quelque part dans le plan de Dieu et il me le laissera savoir en temps et lieu. J'attends sa confirmation, mais je ne suis pas inquiète, car après ce que je viens de vivre, ça va certainement être beau.

Fernande
Gatineau (Québec)

Classé dans : Témoignages Publié par : La Gentiane - Deuil - Entraide Date : 13 avril 2009

Commentaires (1)

Chère Fernande,
Merci de votre très beau témoignage.
En divorce (non terminé) depuis 3 ans et ayant perdu un ami de coeur il y a 2 ans, la vie est devenue pour moi une grande épreuve.
Votre témoignage est un hymne à la foi en l'avenir et à la Foi en Dieu.
A 56 ans je suis en miettes, et je prie tous les jours pour que le Ciel m'aide à tenir debout.
Merci à vous et que tous ceux qui vous avez aimés et que vous aimez, vous protègent avec la grâce de Dieu.
Colleen (France)

Colleen, 29 septembre 2012