Son sourire est passé de l'autre côté
Depuis vingt ans, elle marchait à mes côtés
Mon corps se souvient tellement du sien
Son odeur flotte en moi
Le goût de sa peau reste sur mes lèvres
Ma main la caresse !
Son sourire est passé de l'autre côté
J'ai cru que tu reviendrais
Que comme un enfant
Au petit matin, tu me réveillerais
Sur mon cauchemar, pose ta main
Serre-moi contre toi, parle-moi dans le cou
Réveille-moi de la mort
J'ai peur d'oublier la douceur de tes seins
Ton corps qui allait avec le mien
J'ai cru comme un enfant que tu reviendrais.
Regarde, d'où tu es, tes enfants
Rassure-toi, je les aimerai deux fois
Petits, ils nous appelaient « pama »
Nous étions chacun l'un et l'autre
Soutiens-moi pour les aider à grandir
Ton souvenir nous emplira de douceur
Regarde, d'où tu es, tes enfants.
* * *
Mon épouse est morte dans un accident
de la circulation en septembre 1999.
Elle avait 42 ans. Nous avons trois garçons.
Je n'ai jamais été auparavant
intéressé par la poésie,
pourtant la souffrance que j'ai en moi
m'a fait écrire sous cette forme.
Il est bon pour moi de savoir
que les personnes qui vont lire
mes modestes vers me comprennent.
Vincent Tastet
Saint-Paul-les-Dax (France)