À toi ma tendre puce,
Je suis tombée enceinte de toi en février 2006. Je suis la plus heureuse, chaque jour me remplit de toi encore plus. Je te parle je te caresse auprès de ce petit ventre qui s'arrondit chaque jour. Nous sommes les plus heureux.
Et en ce week-end du 12 juin 2006 arrive l'impensable : contractions, fatigue, accalmie... Dimanche et dans cette nuit du dimanche 11 juin au 12 juin, de nouveaux ces contractions. Je sens bien qu'il y a quelque chose qui ne va pas, je te parle, un mal-être m'inonde, je réveille ton papa et nous partons à l'hôpital. Sur la route, les douleurs s'amplifient, je calcule dans ma tête, ça fait que 4 mois, qu'allons nous faire ? Arrivée auprès de la sage femme, il y a un espoir de perfusion, d'alitement et de traitement puissant pour te garder en moi avec nous. Je suis prête à tout avec ton papa. Nos regards sont vides, où sommes-nous, que va-t-il se passer ? Le gynéco est là, je le connais malgré que ce ne soit pas le nôtre. Il est rassurant de le connaître. Il m'ausculte, nous regarde et nous dit : « Je suis désolé. »
Le vide m'inonde. Papa ne comprends pas, déni absolu, je lui dis moi-même la même phrase. C'est fini. Les larmes arrivent, repartent, la morphine m'endort les douleur et l'âme. Puis, arrivée dans la salle d'accouchement, la perte des eaux et ton accouchement sans un mot, le silence. Ton papa quitte la pièce de douleur, de souffrance, moi je me meurs de chagrin. Je n'arrive même pas à te regarder, à te prendre, ça fait trop mal.
Mon bébé, mon Anaïs à moi, tu est morte. Tu es partie, tu n'es plus en moi mon ange. Je t'aime si fort. Je voudrais te rejoindre tellement j'ai mal de toi, de ton départ. Je culpabilise, je m'en veux.
Plus tard, en août 2007, je revois enfin la sage femme qui était là ce jour-là et me dis que ça n'aurait rien changé. Je finis par ne plus culpabiliser. Notre errance après toi a été si forte, ce vide de toi ma chérie.
Tu reste si présente en moi et enfin je réussis à te voir grâce à une photo prise le jour de ta mort. Tu es si belle, tu es mon ange de beauté. Après autopsie, bilan, tout est normal sauf béance de col. Mon ange, je t'aime, ton papa aussi, et ça ne changera jamais. Ton petit frère est né en août 2007 et après la césarienne, nous nous sommes retrouvés la première nuit dans la salle d'accouchement où le 12 juin 2006 tu es partie, mon ange. J'ai toujours pensé que ce n'était pas le hasard. Tu étais là, nous étions ensemble, ça j'en suis sûre.
Je t'aime mon amour, papa aussi, et nous aurons toujours une place pour toi dans nos coeurs.
Papa et maman qui t'aiment très fort.
Nous te laissons auprès des anges et je sais que tu es avec tata Annie, car avant ton départ, elle est venue dans mes rêves pour le confirmer. On te laisse monter vers la lumière, mon ange, avec tout notre amour.
Laurence ta maman
Le Cannet (France)