Comme les maisons, les villes et les villages, les cimetières sont des témoins silencieux de l’histoire d’un peuple et des reflets de sa culture. Ils sont aussi variés que les civilisations actuelles et passées. Ils se démarquent en fonction des cultes, des religions ou de l’hommage qu’on a voulu rendre à une personne en particulier. Il y a tant à apprendre d’eux ! Mais pour plusieurs, certaines questions surgissent sur les règles qui les régissent.
Pour mieux s’y retrouver
Il est possible de choisir le cimetière où l’on souhaite être inhumé. Par exemple, si vous êtes catholique, vous pouvez choisir parmi tous les cimetières catholiques du Québec. Certains cimetières vont accepter toutes les confessions, d’autres religions cependant réservent leurs lots à leurs adeptes.
Un lot n’est jamais vendu, il est cédé. On signe un contrat avec le cimetière, on ne passe pas chez le notaire. La seule chose qui appartient aux familles, c’est le monument funéraire, considéré comme un bien meublant. Mais personne n’est obligé d’avoir un monument. À certains endroits, il n’y a aucune identification visible du lot et on ne peut pas savoir qui est inhumé là. Sauf, bien sûr, en consultant les registres du cimetière.
Lorsqu’il y a de vieux lots qui ne sont pas renouvelés, le cimetière peut les reprendre après trente ans d’inactivité. Les restes humains demeurent alors dans le sol. Toutefois, certaines procédures sont à suivre, dont un avis dans le journal. Quand, malgré tout, il est impossible de rejoindre les familles, le cimetière ne peut pas se départir des pierres tombales puisque qu’elles ne lui appartiennent pas. Il doit donc les entreposer.
Auparavant, avec les familles nombreuses, un lot de 12 places était courant. Aujourd’hui, le maximum qu’on retrouve c’est un lot pour deux cercueils et quatre urnes. Si vous voulez plus de place pour votre famille, vous achetez deux lots juxtaposés. Le nombre d’années prévues peut aller de 25 à 100 ans, 100 étant le maximum selon le code civil.
Quand un sol est glaiseux, qu’il est vraiment compacté et qu’il n’y a pas d’air, un cercueil peut demeurer en bon état, même après 30 ans. Inversement, quand il y a de l’eau, de l’air et du gravier, le cercueil se décompose beaucoup plus rapidement.
Pour chaque nouvelle inhumation dans un lot ou toute modification sur la pierre tombale, le titulaire du lot doit donner son autorisation. À son décès, si personne n’a été nommé, il faut planifier un conseil de famille pour identifier un remplaçant. Il n’est pas nécessaire de passer chez le notaire, un simple document signé par l’ensemble de la famille est suffisant.
Pour terminer, il n’y a pas deux cimetières qui ont les mêmes règlements. Les règlements sont autorisés par l’évêque et revus périodiquement. Les coûts peuvent donc varier en fonction de plusieurs considérations. Comme l’aménagement du lot relève aussi du cimetière, certains interdisent les fleurs, plantes et arbustes. Par ailleurs, il peut également y avoir des restrictions sur la dimension du monument. Informez-vous.
Texte : Daniel Lapierre, Directeur général du Mausolée-columbarium-de-la-Cathédrale, Saint-Hyacinthe
Photo : domaine public
Publié dans la revue Profil