Faire son deuil d'un bébé encore en gestation ou d'un nouveau-né est une épreuve douloureuse et fort complexe à traverser. Les avortements, les fausses couches ainsi que la mort d'un nourrisson suscitent des deuils plus intenses que l'on pourrait parfois, de l'extérieur, se l'imaginer. Ce deuil est celui d'un bébé, mais aussi celui d'un rêve, celui de l'avenir.
La douleur reliée à un avortement est parfois taboue et suscite un certain jugement, ce qui rend cette perte encore plus douloureuse pour la femme qui la subit. Même si c'est elle qui a pris la décision de ne pas poursuivre sa grossesse, la femme qui se fait avorter vit aussi une épreuve de deuil. Souvent vécue dans la solitude, et parfois dans le secret, cette perte est davantage lourde à porter. Les remords viennent se greffer à la douleur et il arrive que les femmes gardent cette douleur pour elles, de peur de devoir faire face aux critiques et aux jugements de leurs proches.
Les fausses couches vont parfois susciter moins de réprobation, bien que, dans l'ignorance, il puisse arriver que l'entourage mette le blâme sur la mère qui a trop fait d'exercice ou s'est trop déplacée en voiture... Il va sans dire que, même si ces critiques ne sont pas fondées, elles ajoutent à la culpabilité de la mère et rendent sa guérison encore plus difficile.
On connaît peu de choses sur les causes du syndrome de mort subite du nourrisson. Ce syndrome est mystérieux et le deuil des parents est souvent compliqué. Même s'ils ont tout fait pour son bien-être, le sentiment de n'avoir pas su protéger adéquatement leur enfant ajoute à la détresse des parents.
La mort d'un tout petit bébé est difficile à partager : parfois, pour l'entourage, cet enfant décédé n'existait pas encore. Ce fait rend impossible l'échange de souvenirs de lui. Plusieurs parents vivent alors leur peine dans l'isolement et doivent faire seuls le deuil de leur bébé.
La famille et les proches sont parfois réticents à s'immiscer dans un drame qu'ils considèrent trop intime. De leur côté, les parents sont souvent trop bouleversés pour réclamer l'aide de leurs proches. Pour ces couples qui vivent seuls la douleur de la perte d'un bébé, et pour tous ceux qui ressentent le besoin de partager leur douleur, il existe des ressources auprès desquelles ils pourront trouver réconfort et écoute. Pour entrer en contact avec ces organismes, on peut s'adresser à son CLSC local.
Pour une femme enceinte, son bébé et sa propre personne ne font souvent qu'un ; la perte de son fœtus ou de son bébé naissant est pour elle plus difficile que pour quiconque. La mère est la seule à avoir eu l'enfant en elle et c'est aussi d'une partie de son corps qu'elle doit faire le deuil. La femme qui perd son enfant est dépossédée, en manque d'une partie intime de son être.
Suite à une mort périnatale, certains couples seront pressés de mettre au monde un autre enfant. Pour d'autres couples, la peur d'une nouvelle malédiction rendra impossible le projet d'un autre enfant. Pour tous ces parents endeuillés, il y a une épreuve de deuil à mener à terme et, selon la nature du décès et ses circonstances, de l'aide extérieure est parfois bienvenue.
Bonjour Monsieur Quesnel,
La Maison Monbourquette offre un soutien spécifique pour les hommes en deuil par des rencontres, un accompagnement individuel et un soutien téléphonique. De plus, ils peuvent vous référer vers des ressources communautaires spécifiques de votre région. Pour les joindre : 514 894-8981.
Bonjour! Il existe un groupe de soutien à Sherbrooke pour les parents qui vivent un deuil périnatal. Le groupe Poussière d'Ange est offert gratuitement chez Bebou & Bout'chou.
https://bedonboutchou.ca/soutien-deuil-perinatal/
Cet article concerne plus la mère, qu'en est-il du père, où peut-il trouver du réconfort / résolution à cette douleur que lui seul partage, qui est différente de la mère.
Fernand Quesnel, 12 avril 2016