La crémation, du latin cremare qui signifie brûler, consiste à réduire en cendres le corps d’une personne décédée. Les rituels de crémation font partie de multiples traditions culturelles ancestrales à travers le monde, du bûcher indien sur les rives du Ganges jusqu’aux adaptations des bateaux-tombe vikings embrasés par une flèche enflammée.
Depuis environ 200 ans, le processus est standardisé, et c’est le crématorium qui se charge de cette opération. Le premier crématorium au Canada a d’ailleurs été inauguré en 1901 à Montréal, bien que ce mode de disposition finale de la dépouille ne fût pas encore très populaire à l’époque.
Dans les unités de crémation modernes, une seule dépouille, placée dans son cercueil ou dans un contenant de carton ou de bois, est insérée dans la chambre de combustion, où une flamme alimentée au gaz naturel est dirigée sur la dépouille alors qu’une deuxième chambre avec une seconde flamme brûle les particules en suspension pour limiter les rejets dans l’atmosphère. L’opération dure de 60 à 90 minutes, et les cendres formées surtout de la partie minérale des os sont ensuite retirées pour être refroidies. Puis, un aimant est utilisé pour retirer toutes les pièces métalliques avant que les cendres soient broyées en une fine poudre puis placées dans une urne.
La position de l’Église catholique sur la crémation des dépouilles est jalonnée de va-et-vient. Après plusieurs siècles à voir d’un mauvais œil la crémation, au nom du respect du corps, c’est lors du Concile Vatican II qui s’est déroulé de 1962 à 1965 que l’Église officialise la possibilité de célébrer des funérailles en présence des cendres.
Au Québec, la crémation est maintenant choisie dans environ 80 % des cas comme mode de disposition finale de la dépouille, ce qui n’empêche pas que des rituels aient lieu en présence du corps avant. Certaines entreprises funéraires offrent d’ailleurs la possibilité de louer un cercueil, plutôt que de l’incinérer avec la dépouille.
Note
L’action de procéder à la crémation d’une dépouille doit être désignée par les verbes crémer ou crématiser qui, de toute évidence, n’ont pas eu la faveur d’un emploi répandu au Québec. On entend plutôt incinérer qui désigne bien l’action de réduire en cendres par le feu. S’il s’agit cependant d’un terme qui devrait être réservé à l’action de brûler un objet ou des déchets, à cause de sa parenté avec le mot incinérateur, son emploi semble être toléré par habitude dans le domaine funéraire et auprès du public.
Synonymes
Incinération, crématisation
Mots apparentés
Cendres, restes cinéraires, urne, reliquaire
Texte : David Emond, thanatologue
Merci de l'information, cela facilite notre compréhension du processus de crémation.
Carole Roberge, 6 septembre 2023