Lorsqu'un décès survient, on a l'impression que tout se fige. Tout à coup, plus rien n'existe que l'absence et la douleur. Le travail de deuil débute, avec son lot d'épreuves.
Même si nous aimerions bien qu'il le fasse, le temps ne se fige pas et continue de passer, malgré notre peine et notre difficulté à fonctionner. En s'écoulant, le temps dépose sur sa route des balises pour marquer son chemin : Noël, le Premier de l'an, Pâques, les anniversaires de naissance...
Au sein de la famille, le temps des Fêtes ainsi que les anniversaires sont souvent accompagnés de rites : la messe de minuit à Noël, la bénédiction paternelle au Premier de l'an, les cartes de souhaits et les présents offerts aux anniversaires.
La disparition d'un de ses membres vient fissurer l'union familiale et rend parfois ces fêtes plus douloureuses que joyeuses. Ces moments où l'on avait l'habitude de se retrouver pour échanger, rire et faire la fête sont maintenant obscurcis par l'absence d'un être aimé, qui faisait partie intégrante d'une famille qui se trouve maintenant fortement ébranlée.
Lors de ces rencontres, on évitera peut-être de parler du défunt, ou l'on ne le fera qu'à mots couverts; il y a un malaise dans l'air, un vide impossible à combler qui assombrit la fête. Alors que le temps des Fêtes était empreint de gaieté, on pourrait vivre de l'angoisse en voyant sa date approcher.
Le fait de vivre les mêmes rituels lors des réunions familiales est parfois difficile. Et même s'il est réconfortant de se retrouver en famille, l'absence du défunt se fait si cruellement sentir que la tentation est parfois grande de ne plus se réunir, à Noël ou à Pâques, comme c'était coutume de le faire.
Afin que chacun se sente respecté dans son deuil, de nouveaux rituels pourraient être proposés lors de ces rencontres familiales. Si l'on accepte de laisser place à ces émotions et de rester à l'écoute de celles des autres membres de la famille, la voie est ouverte à l'échange et au cheminement positif.
On pourrait, par exemple, se rappeler les bons moments passés en compagnie du défunt, lui porter un toast ou regarder ensemble l'album de famille. Il serait également possible de proposer un moment de silence où chacun serait libre de se recueillir à sa mémoire. À chaque famille de trouver un terrain d'échange où tous les membres sont à l'aise.
Se retrouver en famille au temps des Fêtes ou lors des anniversaires peut être un moyen de marquer la perte d'une personne aimée, de dire qu'elle nous manque. C'est également un moment propice pour célébrer sa mémoire, pour la garder vivante, dans le cœur de tous. Ces instants passés ensemble, dans la chaleur de la famille, peuvent permettre aux survivants d'exprimer leur peine tout en célébrant la continuité de la vie.
Photo : Pixabay
Publié dans la revue Profil
Noël approche, nous serons deux autour de la table depuis 2016. Nos parents ne sont plus, depuis 2015 quand notre mère nous a quittés, et notre père depuis 2014. C'est un rituel qu'on continue depuis 4 ans, alors que nous étions une grande famille de 6 enfants. Une pensée pour eux en ce Noël 2019, nous allons nous retrouver tous les deux, moi et mon frère, pour la 6e année. Nous fêterons tous les deux Noël. Nous avions, jusqu'en 2013, Noël à quatre avec nos parents. Pourtant nous sommes 6 enfants et incapables de se rencontrer ensemble, c'est malheureux.
Beau texte qui nous fait rappeler les bons moments que nous avons vécus avec ceux qui nous ont quittés. C'est pourquoi notre mémoire est un élément de la vie éternelle. Profitons des rencontres de familles pour profiter de notre mémoire collective.
Renald Martin, 8 décembre 2018Bonne période des FÊTES à tous.