302 jours qu'elle est partie. 302 nuits à aller me coucher et à souhaiter de ne plus jamais me réveiller, ou si je me réveille ce sera pour me rendre compte que ce n'était qu'un mauvais rêve. 302 matins à me demander pourquoi il faut que je me lève. 302 jours que je regarde son piano et ses guitares tristes de ne plus émettre aucun son, que ses pinceaux se demandent pourquoi ils ne peuvent plus jouer avec les couleurs, que ses feuilles de musique vierges se demandent pourquoi aucune nouvelle note ne vient se déposer sur leurs portées. Mon bébé Valérie s'en est allée le 15 décembre 1999. Un chauffard en état d'ébriété l'a frappée sur le trottoir. Elle revenait d'une soirée de fin de session avec un ami et une amie. Sa copine avait décidé de laisser son auto au stationnement car elle avait consommé un peu de boisson.
Ce jour-là il n'y a pas seulement Valérie qui a été tuée. Son père, sa sœur Julie et moi sommes partis avec elle. La vie n'a vraiment aucun sens. Pour ce qui est de la justice, il n'y en a pas. Je ne peux pas croire que c'est juste qu'on enlève la vie à une jeune fille heureuse et en pleine santé. Tout ce que Valérie demandait à la vie était de jouer, d'écrire de la musique et de pouvoir peindre.
Tout me manque de Valérie. Son absence est très difficile. Le mois dernier, Valérie aurait eu 19 ans, ce fut une journée très pénible à vivre. Je sais que tout le monde dit que ce sont les premiers anniversaires qui sont difficiles à vivre mais je ne pense pas que la situation changera avec les années. Il n'est pas normal pour une mère de ne pas pouvoir serrer dans ses bras et embrasser son enfant la journée de sa fête pour lui souhaiter un joyeux anniversaire et lui dire je t'aime.
À tous les parents qui sont dans une situation similaire à la mienne je leur souhaite bon courage, je les comprends et connais leur peine.
Sonia
(Québec)