À 39 ans, j'ai perdu toute ma famille... - Vos textes | La Gentiane - Deuil - Entraide
 

À 39 ans, j'ai perdu toute ma famille...

À 39 ans, j'ai perdu toute ma famille...

À 39 ans j'ai perdu toute ma famille. Mon frère avait 20 ans, j'avais 22 ans. Rupture de l'aorte. Papa 10 ans après, cancer... 58 ans. Maman il y 8 mois, cancer... 64 ans. J'ai accompagné son agonie. Et enfin ma petite sœur chérie, il y a 2 mois, le 13 février, 33 ans... rupture de l'aorte. Elle a eu juste le temps de m'appeler au téléphone pour me dire de venir vite.     Je n'ai plus de mots... il y a le silence, les cachets pour dormir, les journées sans but, sans fin, l'attente. J'ai deux enfants, un mari, mais ma famille c'était avant eux, c'était tous les jours, les coups de fil, ensemble les week-ends, on habitait très peu loin les uns des autres.

Pourquoi suis-je la dernière de ma famille ? Pourquoi m'ont-ils laissée ? Mon frère et ma sœur n'avaient pas eu le temps de fonder une famille... Moi si, mais je n'en peux plus... les jours se lèvent sur leur absence. Je me sens seule, amputée. Les journées sont longues et ma fatigue immense. J'ai cherché de l'aide mais rien... Je me replie, je n'ai plus de mots... J'AI MAL.

Je dois continuer pour mes enfants. Donnez-moi des mots... parce que mon silence est affreux. Ma souffrance est au-delà des mots.

Florence
Bordeaux (France)

Classé dans : Témoignages Publié par : La Gentiane - Deuil - Entraide Date : 3 avril 2001

Commentaires (3)

Bonjour,
Touchée par ton histoire, il te faut du courage, beaucoup !
J'ai moi aussi perdu mère, père et frères ! J'ai un fils de 21 ans et je suis mariée à l'homme que j'aime !
Mais le manque est là toujours !
Moi c'est mon fils qui m'a boostée car je devais assumer mon rôle de mère !
Bises
Catherine

Sales, 6 août 2017

Bonjour Florence,
ce message vient bien tard, mais je ne découvre le vôtre qu'aujourd'hui. Il m'a bouleversée. Vous dites que vous n'avez pas de mots - mais vous en avez. En quelques lignes vous avez fait revivre les vôtres, et vous avez donné corps et voix à un cauchemar qui nous traverse tous, par moments, et que vous, vous avez dû vivre.
C'est une vraie force.
Toutes mes pensées vous accompagnent,
Catherine, Lyon.

Catherine Schmoor, 21 février 2022

Bonjour,
Je vis exactement la même chose,
J’ai perdu mon frère alors qu’il n’avait que 23 ans, j’en avais 16 à l’époque. Mon père est décédé 10 ans après d’un cancer qui s’est généralisé rapidement, il en avait 56 et actuellement ma mère de 69 ans a une maladie dégénérative. Je sais que c’est qu’une question de temps.
J’ai un fils de 12 ans et je peine à vivre, je n’ai plus envie de rien séparé du père de mon enfant qui se livre à une guerre sans merci contre moi depuis des années. J’attends que la mort me prenne à mon tour car je n’ai plus envie de continuer de toutes les façons.
J’ai une demi-sœur qui a 5 enfants et qui elle est repartie auprès de son père et nous a laissé tomber sans se retourner, elle ne s’est jamais occupée de ma mère malade depuis 3 ans et n’est pas revenue la voir depuis 15 ans sans aucune raison elle préfère juste éviter le malheur et le fuir, c’est plus simple pour elle. J’ai un neveu de mon frère il avait un an quand mon frère est décédé que j’ai quasiment élevé avec mes parents qui lui aussi vers 16 ans a commencé à fuir. Autant dire que ceux qui reste ne m’aide pas et la surcharge mentale pour moi est importante.
Je pense partir quand mon fils aura pris quelques années à l’étranger en mission humanitaire ou je pense je me sentirais utile et loin de la vie occidentale ou la mienne est trop pesante et effraye les gens autour de moi qui je pense comprennent mais sans vraiment comprendre ce que je vis et ce que je ressens. Car j’ai vite compris que quand ça ne touche pas les gens personnellement ils n’ont rien à faire de votre situation. Les gens sont là quand vous avez tout si vous avez de l’argent mais quand vous êtes dans le mal c’est bien connu il n’y a plus personne, les amis ont fui au fur et à mesure.
Alors pour vous comprendre je vous comprends je suis constamment seule ni Noël ni anniversaire jamais de fête en famille. Personne pour m’aider en cas de problèmes. Je dois me débrouiller en permanence et je suis épuisée.
J’aimerais que la mort frappe une fois encore à ma porte mais pour m’emmener avec elle car je ne trouve plus d’intérêt à vivre sincèrement. La vie et les gens me dégoûtent. Tous les jours je me demande pourquoi eux et pourquoi moi!!

Gil, 24 avril 2023