Bonjour à tous, Je m'appelle Sandrine, j'ai 26 ans, je n'ai pas subi, comme vous tous ici, des pertes aussi intenses.
Cela dit, la perte d'un être cher est toujours dure à accepter, bien que certaines soient inacceptables. Cela dit, pour en revenir à mon témoignage, j'ai perdu, il y a quelques années, mon grand-père paternel qui était un homme formidable, gentil, attentif pour ces petits-enfants, qui adorait le contact, quelqu'un de très bien. Cette perte a été pour moi une déchirure. Il est bien évident que, dans la logique de la vie, il était un peu âgé et très malade. C'était mieux comme ça, mais, dans notre égoïsme, on aurait voulu le garder pour toujours.
Ma grand-mère paternelle lui a survécu ; c'était son opposé, quelqu'un de plus froid, moins présente pour ces petits-enfants, autoritaire. Je pensais qu'elle nous aimait, mais d'une façon étrange, et puis ce qui me rendait folle, c'est la façon dont elle traitait mon père, qui a été pour elle des plus présents. Toutefois, elle nous a quittés il y a deux ans, après plusieurs alertes ; un matin, elle n'arrivait plus, rien n'allait, on est rentrés à l'hôpital, mais elle n'en est jamais ressortie.
Et, dès lors j'ai ressenti au fond de moi cette déchirure d'il y a quelques années, que je n'avais pas réussi à consoler vraiment, mais avec un sentiment plus dur encore, celui d'avoir gâché des années de vie à ne pas la connaître, parce que, depuis, j'ai retrouvé plein de carnets, de petits mots, et, dans tous, il y a des mots, des pensées pour nous tous, que je n'aurais jamais imaginés, et là c'est encore plus dur parce que j'aurais tellement aimé profiter de tout cet amour.
Alors, voilà que je regrette et je me dis que je ne veux surtout rien laisser de côté avec mes parents. J'en souffre beaucoup, parce que j'ai peur de les perdre, eux aussi. Je n'imagine pas ma vie sans eux, qui ont toujours été là, à n'importe quel moment de ma vie. Je sais que c'est le cours normal des choses, mais j'ai besoin de les avoir près de moi pour toujours, et, rien qu'à l'idée d'imaginer qu'un jour ça ne sera plus possible, j'en suis malade et je m'angoisse énormément à cette idée.
J'ai un peu honte de vous témoigner de cela, après tous ces horribles moments que vous avez tous vécus, mais personne autour de moi ne comprend vraiment.
Je vous remercie pour votre lecture ou vos réponses.
Sandrine
Marseille (France)