Bonjour, je m'arrête aujourd'hui pour vous écrire. Je m'appelle Annie, j'ai 29 ans. J'ai deux enfants, un grand garçon de 5 ans qui commence la maternelle en septembre et une petite fille, Fée, qui est née le 29 janvier dernier et qui est morte 14 jours plus tard. Je me remets doucement de cette disparition. Ce que je trouve le plus difficile c'est d'être en congé de maternité sans avoir de bébé à s'occuper. Je crois foncièrement que pendant les neuf mois de grossesse, tout notre être se prépare à prendre soin d'un autre petit être... et puis plus rien. Le vide est tellement immense, il n'y a pas de mots qui puissent décrire le trou béant qui est en moi.
Ma Fée étant morte des suites d'un diagnostic erroné de la part d'un médecin, la douleur se mêle à la colère. Je trouve cette épreuve difficile à vivre, je me sens tellement fatiguée, comme jamais auparavant.
J'arrive tout de même à rire, à jouer avec mon fils, qui est un enfant extraordinaire. Fée m'a fait réaliser à quel point j'aimais la vie, à quel point l'instinct de vie était puissant en moi. Ma fille est morte dans mes bras, mais malgré toute la souffrance, je savais que j'aurais d'autres enfants, que la vie valait la peine d'être vécue. Fée nous a légué le goût de vivre au présent, l'amour inconditionnel, la chance que nous avions d'être en vie.
Pour tout cela et bien plus, je l'aime profondément et la remercie d'être venue m'apprendre de si belles choses. Je ne sais pas quand mon ciel sera de nouveau bleu mais une chose est certaine, il le sera un jour.
Merci d'avoir créé cet espace où l'on puisse s'exprimer sur ce sujet qui est encore si tabou dans notre société.
Annie
Montréal (Québec)