J'ai perdu mon fils le 20 octobre 2017, il rentrait à la maison, un vendredi soir après sa semaine de cours. Il avait 21 ans. Ma vie a basculé ce jour-là.
Comme beaucoup de parents endeuillés, je fais face pour mon épouse et mes autres enfants. Le travail de tous les jours permet de tenir, avec cette impression que de là où il est maintenant, il peut voir ce que nous devenons. C'est aussi pour lui que je tiens le coup. À l'inverse de tout ce que je pensais après son décès, le temps a œuvré pour rendre la vie un peu plus douce. Aujourd'hui, plus conscient de l'importance de vivre cette vie pleinement, en pensant à tous les moments perdus, absorbé par mon activité professionnelle alors que mon fils était là. J'aurais pu moins travailler et passer plus de temps avec lui. Donner la vie, c'est aussi accepter de la perdre, et il n'y a malheureusement pas d'ordre des choses, c'est une question de hasard, de mauvais hasard qui peut nous torturer le restant de notre vie.
Mon fils, tu resteras toujours mon grand garçon, je verrai toujours ton visage jeune, blagueur et sportif. Tu me manques terriblement.
Je suis conscient d'avoir la chance de pouvoir tenir, offrant un visage de dignité et de résilience, mais à quel prix !