Bonjour et merci à vous pour cet espace libre et ouvert où l'on est solidaires, sans se voir ni se rencontrer mais malgré tout unis par ce mystère terrible : le départ de nos aimés et leur insupportable silence. Il y a trois mois, le 3 janvier, j'ai perdu mon petit garçon, Alfred-Nathanaël, né à Paris le 31 décembre, quelques jours plus tôt... Après une grossesse paisible et un très bel accouchement, voilà que ce tout petit chou, qui s'ouvrait à la vie, s'en retourne... D'abord le déni, puis la culpabilité, la recherche du pourquoi, enfin aussi la révolte contre Dieu qui permet tant, sans jamais rien dire...
Aujourd'hui, il m'arrive de parler en mon cœur à mon enfant premier né déjà entré dans l'éternité... Il y a des moments d'angoisses, de peur face à la mort, la mienne, celle de mes proches, la certitude que la vie est si fragile...
Et pourtant, avec le retour du soleil de printemps, l'incroyable force en moi qui croit que la vie ne peut pas, ne doit pas s'arrêter avec la mort du corps. Oser espérer qu'Ils sont vivants, tous vivants et qu'il existe un au revoir et des tendresses qui attendent nos retrouvailles.
Cécile
Aubergenville (France)