J'ai 30 ans et cela fait deux semaines que ma maman nous a quittés. Et si la douleur n'est pas toujours intense pour permettre de tenir le coup, il y a des moments où je réalise vraiment et j'ai très mal et d'autres où j'ai l'impression que je peux l'appeler à tout moment comme une désillusion. Je ne pense même pas que pour des raisons de sécurité de ma santé mentale je ne mesure l'étendue des choses, mon esprit n'arrive encore pas à assimiler que, sans cette vie, nous ne nous reverrons pas, ça paraît tellement incroyable et pourtant j'étais là quand elle est partie.
La seule manière de tenir c'est de s'assurer de sa présence dans l'autre monde et qu'elle nous voit, je ne peux plus penser autrement, même si avant je ne me posais pas très souvent la question, que notre vie est un test et que l'autre vie est après la mort. Il y a des souvenirs en rafales, là c'est juste la totalité de ta vie qui te revient en rafales douloureuses à chaque instant car tout est souvenir, le moindre lieu, la moindre parole, la moindre musique. C'est avec difficulté que je dois reconnaître, et c'est même difficile à écrire, qu'il n'y a personne d'autres qui savaient me rassurer ou me dire toujours des choses positives et rassurantes comme elle, peu importe mon problème quand je lui en parlais ça allait mieux.
Lucile