J'ai perdu mon papa le 2 septembre dernier, on lui a diagnostiqué d'un cancer de l’œsophage à la mi-novembre 2018. Lorsqu'il nous l'a annoncé, à ma maman, mes trois sœurs et moi, il était déterminé à se battre et de toutes les cinq j'étais la plus optimiste parce que mon papa il a toujours été le plus fort.
On a pu rester 24 heures sur 24 avec lui dès qu'on a su qu'il n'y avait plus rien à faire. Nous avons "campé" dans le service d'oncologie et il était si heureux qu'on soit tous les six comme avant. Il s'est endormi. Durant la nuit j'ai eu un petit frisson puis ma maman a crié "il ne respire plus". Cette saloperie m'a pris mon papa. Elle m'a arraché mon héros, mon ami.
Depuis, je suis comme dans un monde parallèle, je me demande quand je vais me réveiller. Je vais chez mes parents, je vois ma mère et j'ai juste envie de lui dire "t'en fais pas il va bientôt rentrer, ça va aller". J'ai sans cesse le cœur serré, je n'ai plus envie de sourire même si je sais que la vie continue... j'ai mon compagnon, mes trois enfants. Mais je n'ai que 34 ans, mon papa en avait 58.
Comment peut-on enlever un papa à ses quatre filles? On m'a demandé de lui dire en quatre jours ce que j'étais censée lui raconter sur toute une vie.
Michelle