Depuis la perte accidentelle de mon fils David, à l'âge de 3 ans et demi, le 10 juin dernier, je n'ai de cesse de trouver des personnes vivant le même malheur, ayant la même douleur, car je sais maintenant qu'il ne suffit pas d'être mère pour comprendre, mais il faut le vivre pour savoir. Malgré toute l'affection dont j'ai été entourée, je sais « qu'ils » ne peuvent pas comprendre.
David était mon troisième fils, le petit dernier, choyé par ses deux demi-frères et sa demi-sœur, il était le lien de notre famille recomposée.
Nous avions décidé, cette année, d'offrir une « vraie » piscine à nos enfants, nous les imaginions déjà en train de jouer, nager, sauter. Je passais des heures à remblayer la terre autour de celle-ci, au fur et à mesure qu'elle se remplissait, afin de poser au plus tôt le grillage qui l'aurait protégée.
Malheureusement, je n'en ai pas eu le temps. Cinq minutes d'inattention, cinq petites minutes et notre vie s'est écroulée. Quand je l'ai sorti de l'eau, nous lui avons fait les premiers gestes de secours pensant que c'était une noyade ; à l'hôpital, les tentatives pour nous le ramener ont durés plus d'une heure, mais l'horrible réalité nous a rattrapés, et là, nous avons su qu'il ne s'était pas noyé, mais avait eu une syncope en tombant. Tous les gestes que nous avions faits pendant ces interminables minutes, n'étaient pas adaptés.
Je vous remercie d'avoir partagé, l'espace d'un instant, ma douleur.
Pascale
Jassans (France)