Il a deux ans, Cathy me souhaitait une bonne année... alors que nous savions toutes les deux que la maladie allait l'emporter vers cet ailleurs dont on ne parle jamais (mon grand-père est décédé de la même maladie un an auparavant). Nous étions très angoissées parce que la réalité allait nous séparer. Nous étions à mille kilomètres l'une de l'autre et à chaque fois qu'on devait se quitter c'était un drame. Nous avons parlé des montagnes de ma région où elle voulait venir pour marcher... pour respirer... pour vivre...
On marchait beaucoup toutes les deux quand on était ensemble et nous avons vu lors de notre dernière promenade un grand cygne blanc qui est venu à notre rencontre. Il nous a fait peur, il était immense les ailes déployées et on a ri de cela... et puis l'orage nous a obligées à faire demi-tour...
Je ne pouvais pas être auprès de Cathy comme nous le voulions au plus profond de nos cœurs. J'ai fait appel à une association d'accompagnement, et Liselotte m'a dit qu'elle serait ce trait d'union entre Cathy et moi. Elle est restée auprès d'elle jusqu'à ce temps de l'envol. Je devais la rejoindre mais je suis arrivée trop tard... j'avais huit heures de train. Je n'oublierai jamais ce que m'a dit Cathy au téléphone, ce jour qui fut le dernier. Liselotte m'a laissé une longue lettre.
J'entends toujours ton rire Cathy... tes éclats de rire... tout cela résonne aussi dans mon cœur...
MP
(France)