Le 10 août, j'ai donné naissance à une petite fille très prématurée (530 gr). Elle est décédée presque quatre semaines plus tard.     Au début, lorsque les médecins m'ont annoncé qu'ils devaient sortir le bébé de mon ventre, que ses chances de vivre étaient minces et qu'il y aurait possiblement des séquelles graves, j'ai pensé que si elle devait mourir, je voulais que ce soit tout de suite, avant de la connaître. Je n'ai même pas voulu la voir après la césarienne, je voulais attendre de savoir si elle vivrait.

Je l'ai vue trois jours plus tard, elle était très petite, mais tellement belle. Je l'ai aimée tout de suite. J'allais à l'hôpital tous les jours, je lui chantais des chansons, je posais ma main sur sa tête. Il y a eu plusieurs problèmes durant sa très courte vie, et le 4 septembre, suite à l'avis du médecin, nous avons dû prendre la décision de lui enlever son oxygène. Une fois débranchée, j'ai pu la prendre dans mes bras et elle est décédée 20 minutes plus tard, tout doucement, dans mes bras.

Je penserai à cet instant tous les jours et pour le reste de ma vie. Elle me manque énormément, je croyais que ce serait plus facile parce qu'elle n'avait jamais vécu à la maison avec nous, mais je sens un vide, je pense à elle tout le temps. J'essaie même de créer des souvenirs, par exemple, j'ai fait sécher des fleurs que j'avais achetées le jour de sa mort, j'ai acheté une petite épinglette d'ange en souvenir, etc.

Maintenant, je sais que la connaître fut pour moi un grand privilège. Je sais aussi que jamais je ne l'oublierai. Je l'aime de tout mon cœur.

Dominique