J'ai 61 ans, mais cela faisait plus de 20 ans, depuis mon divorce en fait, que je vivais avec ma mère qui a rendu son dernier souffle à 89 ans, le 19 mars dernier, des suites d'un cancer ovarien. Nous étions fusionnelles, partagions les mêmes centres d'intérêt dont notre club de rugby départemental! Nous étions des supportrices inconditionnelles et avons fait de nombreux déplacements pour le soutenir, sans oublier que nous étions abonnées.
Je suis par ailleurs la maman d'une jeune fille de bientôt 27 ans qui était aussi très attachée à sa grand-mère mais ne vivait pas avec nous. En fait, je crois que je n'arrive tout simplement pas à faire mon deuil. Je viens de lire les commentaires précédents et j'y retrouve des similitudes avec certains: malaises diffus, crises d'angoisse, pleurs soudains en évoquant son souvenir, en regardant des photos ou en respirant des effluves encore présents de son parfum dans la maison, et surtout cette sensation d'un immense vide en moi dès que j'ouvre un œil le matin. C'était une maman vraiment formidable, pas conventionnelle, qui est restée très coquette, très moderne, et dans le coup jusqu'au bout. Les gens qui l'ont connue me parlent d'elle comme quelqu'un d'extrêmement attachant, de simple et d'attentif. Mon père a lui aussi été emporté par un cancer en décembre 1998, sa mort a été très dure à encaisser parce que nous étions également très proches l'une de l'autre, mais la perte de ma mère a été comme un tsunami. J'ai beaucoup de mal à remonter la pente, et pourtant j'ai un métier que j'apprécie, une fille unique aimante, un toit au-dessus de ma tête et je sais que beaucoup de personnes dans mon cas n'ont pas cette chance.
Mais la douleur de l'absence est, je crois, la même pour tous. Merci d'avoir pris le temps de lire l'humble témoignage d'une âme effondrée.
Valérie
Tous ces témoignages me vont droit au cœur car c'est exactement ce que je ressens. Maman, 91 ans, nous a quittés le 18 avril 2021 après plus de 3 mois d'hospitalisation pour une ablation d'un rein avec tumeur cancéreuse. Elle s'est cassée la clavicule faute de personnel compétent, elle est partie en rééducation où elle a attrapé la Covid (malgré son âge et sa fragilité, elle n'avait pas été vaccinée).
guipaul, 26 mai 2021Elle a beaucoup souffert physiquement mais surtout moralement dans un service où elle n'était pas bien traitée et où les visites étaient interdites, elle pleurait tous les jours et la solitude était terrible. Heureusement, j'ai eu le privilège de rester jour et nuit près d'elle pendant ses dix derniers jours. J'ai recueilli son dernier sourire plein de bonté, de gentillesse et son regard si doux. Elle savait qu'elle allait mourir, pauvre petite maman, et voulait me donner du courage pour affronter l'avenir. Nous vivions depuis 15 ans ensemble et notre complicité ne s'est jamais démentie ; c'était ma maman mais aussi ma soeur, mon amie, ma confidente.
Elle laisse un vide énorme, un manque indescriptible, je ne sais pas comment je vais vivre sans elle, vivre avec cette terrible absence. Pour l'instant, c'est insupportable et je ne fais que pleurer dès que je suis seule, ce qui est souvent.
Toute ma sympathie à ceux et celles qui vivent la même épreuve.