J'ai 34 ans. Il y a bientôt 9 mois, j'ai perdu mon petit frère de 30 ans, jeune papa et jeune marié, d'un cancer foudroyant (mélanome métastatique stade 4). Romain était une force de la nature, un homme fort, courageux, aimant, un frère en or, un parrain extra pour mon fils qu'il aimait comme le sien.
Aujourd'hui j'ai un trou énorme dans ma vie, dans mon cœur. Un manque d'une intensité immense. Je sais très bien que je ne suis pas la seule personne à vivre un deuil mais j'ai l'impression que personne ne comprend cette douleur qui m'envahit du matin que je me réveille, au soir que je m'endorme (vive les somnifères).
Avec mon frère, nous avons habité ensemble sous le même toit durant 23 ans, il a élevé mon fils avec moi. Et un jour la maladie est là. Le temps s'arrête, tout au long de sa maladie j'ai été présente pour lui, sa femme, ses filles en m'oubliant et en oubliant mon fils. Je me suis entièrement consacrée à lui. Nous étions très proches, fusionnels, nous nous appelions 2 à 3 fois par jour alors que l'on se voyait tous les jours. Nous n'avions pas besoin de nous dire de longs discours, nos yeux nous suffisaient.
Aujourd'hui je me rends compte que je ne suis plus la même personne, je ne rigole plus, je ne vis plus, je ne vois que très peu mes amis, je ne cuisine plus, je ne veux plus sortir de chez moi, je me sens très seule mais en même temps j'ai dû mal à voir du monde. J'ai l'impression de me plaindre en permanence. Je ne vis plus, j'essaie de survivre pour mon fils. Lui aussi souffre de la disparition de son papa-parrain mais je n'arrive pas à affronter sa peine en plus de la mienne.
Comment continuer à avancer quand il nous manque une jambe ? Il était mon pilier, il était mon petit frère, il était mon confident, il était mon homme à tout faire, il était mon protecteur... Il était mon monde.
Il me manque tellement.
Est-ce qu'un jour je serai capable de sourire en pensant à lui ??!
Élodie
(France)