Ma femme est décédée voilà deux ans et je n'ai pas encore fait mon deuil. J'ai 70 ans et je pleure tous les jours comme un gamin. Je n'en peux plus. J'ai des idées noires. Je n'ai pas d'enfants et je suis fâché avec ma famille, sans que j'aie jamais compris pourquoi.
Je me sens seul, terriblement seul. J'ai très peu d'amis et je ne veux pas trop les encombrer. Je suis en pleine dépression. Je n'arrive pas à m'en sortir. Je passe mon temps dans mon fauteuil en train de pleurer depuis deux ans. Je n'arrive pas à m'intéresser à quelque chose. Nous étions trop fusionnels, 46 ans de vie commune, sans aucune dispute. Nous étions trop heureux et nous ne nous en rendions pas compte.
Je pleure en écrivant ce texte. J'ai perdu l'appétit. Je n'en peux plus. Je ne vois pas le bout du tunnel. J'ai des envies de suicide. La vie n'a plus aucune saveur.
Si quelqu'un est dans mon cas, je vous en prie répondez-moi.
Daniel
(France)
Commentaires (2)
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Bonjour Daniel, votre mot m’a profondément touchée. Vous n’êtes pas seul... Ma mère vit exactement la même chose que vous. Mon père est décédé en juillet dernier (environ 8 mois) et ma mère vit très péniblement son absence. Ils étaient mariés depuis 60 ans et se connaissaient depuis 64 ans. Ma mère a aussi très peu d’amies car elle faisait tout avec mon père. De plus, l’isolement qu’elle doit vivre actuellement à cause du covid-19 (et sa ville est depuis quelques jours très à risque avec plusieurs cas diagnostiqués). Ma sœur et moi ne travaillons plus depuis les mesures prises par notre gouvernement. Elle et moi sommes en isolement volontaire pour 14 jours afin de pouvoir aller visiter ma mère. Hier en lui téléphonant (j’habite à environ 1h30 en voiture de chez elle), je l’ai sentie très vulnérable, fragile et déprimée (quoiqu’elle ne se plaint jamais). Elle ne cesse de dire: «Si ton père était encore là, ce serait si différent et facile». Je suis inquiète et je vis beaucoup d’impuissance. Cette nuit je ne dormais pas car trop inquiète. Je me suis dit qu'il y a assurément d’autres personnes qui vivent aussi un deuil difficile après tant d’années de vie commune avec la personne décédée.
Isabel, 21 mars 2020Si vous le désirez, je pourrais la mettre en contact (par courriel) avec vous. Je crois que vous vivez un peu la même chose. Je souhaite également vous dire que si vous avez besoin de vous confier, d’échanger... je suis là, n’hésitez pas. Vous devez absolument sortir de votre isolement! Espérant recevoir de vos nouvelles.