À ma grande sœur.

Aujourd'hui, je me décide à t'écrire.

Tu es partie dans la souffrance, voici à présent huit ans. Je me sens si seule et désespérée depuis. Le téléphone ne sonne plus à présent ou si peu, mais quand je décroche, ce n'est pas le son de ta voix à l'autre bout du fil.

Je me souviens encore de nos fous rires, ils résonnent dans ma tête, même aujourd'hui encore.

Personne ne comprenait ta souffrance, je te donnais tout ce que je pouvais de moi, mais était-ce assez ?  Tes appels au secours, mes nuits sans sommeil passées à ton chevet à te réconforter, te supplier de ne pas me laisser. Puis une nuit, le téléphone a sonné m'annonçant que tu avais décidé d'en finir.

Je savais qu'au fond de toi tu désirais atteindre la mort. Tu as réussi, tu es peut-être soulagée, mais moi, non, je suis désespérée encore après toutes ces années. Je rêve si souvent de toi, je crois que tu m'appelles, un jour viendra.

Ma grande sœur chérie, là-haut je te retrouverai, ça, je te le promets.

Fleurette
(France)