Maman m'a quittée, il y a maintenant 2 semaines et 4 jours, à l'âge de 57 ans. Une femme d'un courage et d'une force extraordinaire. Maman a été malade plus de la moitié de sa vie, soit 30 ans. Elle avait la maladie de Crohn. Elle était très malade et souvent elle a passé très près de mourir. Je ne pourrais tout écrire ce par quoi elle a dû passer tout au long de sa vie, en fait de maladie, souffrances et combats. Mais, je tenais à venir écrire ici l'immense volonté et l'endurance que maman a eues tout au long de sa vie. Une femme qui n'a jamais abandonné, malgré ses martyrs. Qui a dit jusqu'à son dernier souffle : Je ne lâcherai pas, je vais me battre !
Je me souviens de la dernière conversation que j'ai eue avec elle, où elle pleurait dans son lit d'hôpital, elle me disait que j'étais la plus belle chose dans sa vie qui avait pu lui arriver. Elle m'a dit : « Si tu savais Mélissa, comment je peux t'aimer, et que la première chose que j'ai dite quand tu es née, est que tu étais un petit ange descendu du ciel. Tu as toujours été ma seule et unique raison de vivre, si je suis ici aujourd'hui, c'est pour toi, si je me bats depuis de si longues années, c'est aussi pour toi. Je m'inquiète pour toi et je veux que tu sois heureuse et bien, sinon je ne pourrai partir. »
Quand on m'a annoncé que maman était en arrêt cardiaque, je ne le croyais pas, maman avait passé bien d'autres épreuves difficiles au cours de sa vie. Combien de fois elle avait failli mourir ? Je n'arrive plus à les compter ! Mais, elle s'en était toujours sortie. Ce qui m'a laissé croire que maman était invraisemblablement et totalement immortelle ! Son corps en entier était épuisé, j'avais donc mis tous mes espoirs sur ce qui avait toujours tenu le coup, son coeur, malheureusement cet espoir fut vain. Donc, je n'ai pu être là pour elle étant donné les circonstances de sa mort, pour l'accompagner, comme je l'avais toujours fait tout au long de ma vie. Quel moment difficile ! On pouvait entendre mes pleurs à travers les murs de ce si grand hôpital. J'aurais tellement voulu lui tenir la main, la prendre dans mes bras une dernière fois ! J'aurais voulu en faire plus dans son vivant, pourtant j'ai tout donné dès l'âge où j'ai pu le faire ! Mais le pire pour moi, c'est de ne pas avoir été capable de lui dire combien je l'aimais, quand il était encore temps !
Merci, maman de m'avoir donné la vie, merci maman de ne pas m'avoir abandonnée, d'avoir prit soin de moi. Pourtant tu aurais eu toutes les raisons du monde de m'abandonner. Mais, malgré la maladie, il n'était pas question qu'on te sépare de moi. Merci d'être venue me consoler cette fameuse nuit où j'ai ressenti ce si grand vide/trou dans l'estomac...
Je t'aime, je t'aime maman, j'espère que tu m'entends !
Puisse-t-il y avoir un certain réconfort à penser que les souffrances causées par la maladie sont maintenant finies et ont fait place à une paix infinie.
Ta fille Mélissa, qui te porte au plus profond de son cœur.
Mélissa
Montréal (Québec)
Mélissa, ton texte m'as fait pleurer tout le long de la lecture, je sais comment ta mère t'aimais et je sais aussi comment elle a souffert à cause de la maladie.
Jean-Richard Carrière, 7 octobre 2013Pendant de nombreuses années que j'ai fréquenté ta mère, elle se battait pour vaincre sa maladie sans jamais se plaindre.
C'était une femme très forte de caractère, une femme extraordinaire qui ne donnait jamais à moitié.
Malgré ce qui nous séparaient je l'aimais tellement, elle n'est plus de ce monde et j'aurais aimé lui dire qu'elle a été la seule femme que j'ai vraiment aimée.
Le plus important maintenant c'est toi ma belle fille que nous avons eue.
Sois fière de ta mère, je t'aime ma fille.