Mon mari est décédé le 23 mars 2007 à l'âge de 34 ans. Voici le discours que j'ai rédigé et lu lors de ses funérailles pour souligner ce si triste et douloureux premier anniversaire.
« La première chose qui attirait l'attention chez Blaise était ses beaux yeux et son grand sourire qui dégageaient tant de gaieté et de sincérité. Blaise était un homme qui aimait taquiner. Combien d'entre nous n'en pouvions plus d'endurer ses petits commentaires, mais on ne pouvait pas s'en passer... parce qu'il avait toujours raison. Il avait un si grand cœur, il était vraiment généreux, même trop... Il était un homme brillant. Il riait toujours, toujours... Il était si charismatique que tout le monde tombait en amour avec lui, les hommes comme les femmes. il fait partie d'une catégorie à part, de la classe des gens qu'on rencontre et qu'on sait que l'on oubliera jamais, qu'ils marqueront notre vie d'une manière ou d'une autre. Il aimait la vie tout en étant très conscient à quel point elle est très difficile.
Il a eu une enfance relativement difficile et il a reçu une éducation remarquable mais il a été dévasté par la perte de son père il y a déjà 10 ans. Sa vie avait vraiment changé à la suite de ce triste événement. Comme chacune de nos vies après son propre départ j'en suis sûr. Malgré tout, il avait énormément de volonté et il réussissait tout ce qu'il entreprenait parce qu'il y travaillait très fort. Il était un ami loyal et généreux pour tous ceux qui ont eu la chance de l'avoir comme ami. Par dessus tout, il aimait profondément sa famille et lui accordait toute l'importance qu'elle mérite. Il aimait ses enfants à la folie, plus que tout, et je sais qu'il m'aimait aussi beaucoup.
Le dimanche 11 mars 2007, Blaise est parti faire ce qui le passionnait depuis qu'il était tout petit et il est parti faire une promenade en moto. À la suite du tragique accident, Dieu m'a donné la chance d'aller le rejoindre en Afrique du Sud et j'ai pu lui parler, le toucher, l'embrasser et je tiens à remercier Dieu car le vendredi 23 mars 2007, j'ai eu l'honneur d'être à ses côtés jusqu'au dernier battement de son cœur. J'ai alors vécu un vrai miracle. Sûrement pas le miracle que je demandais mais tout de même un véritable miracle.
Blaise,
Tu es parti beaucoup trop vite. C'est Dieu qui en a décidé ainsi. Et tu l'avais bien écrit sur ton bras droit, tout juste en dessous de la photo de ton défunt père : Seul Dieu peut me juger.
Je veux que tu sache que je suis très fière de toi et d'être ta femme. Tu as été pour moi mon mari mais aussi mon ami, mon frère, mon père, et l'homme que j'ai choisi pour devenir le père de mes enfants. Tu m'as tout appris et c'est grâce à toi que je suis la femme forte que je suis aujourd'hui. Je te remercie du fond de mon cœur pour toutes ces 14 années d'amour et de vrai bonheur et surtout pour nos deux merveilleux amours, nos chers enfants Séréna et Salomon.
Mon Blaise, j'ai passé les plus belles années de ma vie avec toi. Nous avons passé à travers tant d'épreuves... et aussi tant de merveilleux moments... je garderai à jamais tous ces souvenirs gravés au fond de mon cœur. Ne t'inquiète pas pour les enfants, je vais être forte pour eux et tout va bien aller. Ils sont très forts, ce sont les enfants de Blaise. Nous prions tous très fort et Dieu est avec nous. Je continue mon bon travail et je te rendrai fier tout comme quand tu étais là et comme tu le mérites aussi. Je sais que tu es toujours parmi nous, tu vivras toujours à travers la chair de ta chair, tes enfants et dans nos cœurs. Moi, je vis maintenant pour eux.
Sache que je resterai pour toujours ta Zel, Marie, la femme de Blaise. Veille sur nous mon amour et on se reverra un jour. »
Marie-Claire
Montréal (Québec)
Commentaires (3)
Youcef Habibi, avant de te rencontrer ma vie était un désert, j'appréhendais le jour ou je tomberais amoureuse. Qui sera mon mektoub? Aurai-je des enfants, serai-je heureuse? Moi qui n'a pas eu de chance dans ma vie... et tu es apparu comme une oasis, est-ce un mirage ou la réalité? Tu étais tellement parfait. Serais-tu pour moi, toi qui était adoré par toutes les filles? OUI le miracle s'est produit, tu t'intéressais à moi, tu discutais énormément avec moi, je vivais en ces moments-là sur un nuage, j'avais des ailes, je planais, quel bonheur MON DIEU, quel bonheur. Ensuite est venue une séparation, à cause de la liquidation de l'entreprise où on travaillait, j'étais dans une folle détresse. Comment te revoir? Mes prières étaient sans fin, mes larmes aussi.
Jusqu'à ce qu'un autre miracle se produit, on a trouvé du boulot dans deux entreprises qui travaillaient ensemble. Durant quatre ans on a pu se rencontrer, pas beaucoup mais mieux que rien. J'étais dans une telle extase lorsque je te voyais et je me disais quand est-ce qu'on sera enfin ensemble pour toujours, fonder un foyer et être heureux?
Le jour où tu as envoyé ta mère demander ma main était à marquer d'une pierre blanche. Hyper stressée je ne parlais presque pas, que vais-je dire, sous peu je m'effondre.
Enfin nous sommes mariés, enfin nous sommes ensemble, nous commençons nos nouvelles querelles de jeune couple, je pleurais tout le temps, j'ai dû t'assommer, moi enfant pauvre mais gâtée tout de même, toi homme responsable, méticuleux et rigoureux.
J'adore tes parfums mélangés à ton corps, j'adore ton style vestimentaire, j'adore ta douceur, j'adore ton coeur tendre et généreux.
Nous avons eu trois adorables enfants, tous sont les prunelles de tes yeux. Tu les chouchoutes, tu les gâtes, tu les aimes, moi j'enrage quoi que je les adore aussi, je trouve que je suis relayée au second plan.
Tu es un père irréprochable, un époux modèle, un homme avec un immense H, généreux pieux, tu es trop bien pour rester dans ce monde immonde.
Le 19 novembre 2020, tu m'as quittée, tu es parti au PARADIS inchallah, le monde s'est effondré sur moi et les enfants, j'arrive à peine à respirer, je ne veux pas respirer, si ce n'est les enfants, je ne voudrais pas rester une seconde sans toi, tout est redevenu un désert comme la première fois. Que vais-je devenir sans l'homme que j'aime, je sais que ce que je viens de dire t'aurais mis en colère, tu m'aurais dit: pense aux enfants, ils ont besoin de toi. Je sais, DIEU me les a confiés, les pauvres sont devenu orphelins trop tôt, mais c'est la volonté de DIEU, je me soumets à sa volonté SOUBHANOU WA TA3ALA, lui me donnera le courage et la force de continuer. Le plus dur est que tout est dans mon cœur, et je ne parle de cela à personne SABROUN DJAMIL OU ALLAHOU EL MOUSTA3ANE.
Allah ait ton âme, repose en paix, je t'aime comme aucun homme n'a été aimé. Je vivrai car c'est la volonté de DIEU, je servirai et protégerai nos enfants, comme si tu étais là. Mon amour, attends-moi.
Au collège, nous avions une amie en commun qui était venue me dire que tu ressentais quelque chose pour moi. Je me disais que c'était un pur mensonge. Un mec comme toi qui s'intéresserait à une fille comme moi? Non je n'y croyais pas. Nous prenions le même bus, étions dans la même chorale, vivions dans le même quartier...
Lorsque j'ai eu mon bac en 2005, tu t'es invité à la fête que mes parents avaient organisée pour moi. Suite à cette soirée, tu as pu, par je ne sais quel moyen, récupérer mon numéro de téléphone.
S'en est suivi des messages, des appels pour prendre l'un et l'autre des nouvelles, se raconter nos journées jusqu'au jour précisément le 13 janvier 2006, où tu m'as demandé d'être ta petite amie. Là aussi je me suis dit que ce n'était pas possible. Petit à petit, nous avons appris à nous connaître, nous nous donnions RDV par ci par là. En 2009, j'ai reçu un appel pour enseigner au Nord du pays et j'ai accepté sans hésiter mais tu m'as reproché de ne pas avoir pensé à toi. En effet, je n'avais pas pensé à cela puisque pour moi ça ne durerait pas. Tu étais trop beau à mes yeux pour choisir de vivre à mes côtés toute ta vie. J'ai eu tort, tu as démissionné pour venir rester toute cette année-là avec moi, rien qu'avec moi.
À partir de là, nous avons décidé de passer le restant de notre vie ensemble envers et contre tout. Nous nous sommes dit OUI pour le meilleur et pour le pire en 2010, avons eu trois magnifiques enfants que tu as aimés plus que tout. Ils avaient toute ton attention et tu veillais toujours à ce qu'ils ne manquent de rien. Tu as bossé dur pour en arriver là et tout le monde t'appréciait car tu étais discret, une personne de confiance sur qui on pouvait compter, tu inspirais le bonheur et la joie de vivre. Tu étais vrai avec toi même avec les autres, mais d'une générosité immense, un homme au grand cœur.
Depuis le dimanche 12 mars, notre vie a pris un autre tournant, t'enlevant à nous, à nos vies. Une partie de moi est morte aussi ce jour-là. Pour moi, tu es parti trop tôt. Tes fils et moi avons besoin de toi. J'ai besoin de toi pour nos fils et parce qu'on avait encore beaucoup de choses à découvrir ensemble.
Ne reste plus que les souvenirs.
Ta présence, ta voie rassurante, ton sourire, tes blagues, tout de toi nous manque à la maison mais aussi partout où nous allons. Tu laisses un grand vide. Je voudrais ne serait-ce qu'une minute te revoir et te dire combien je t'aime énormément, combien nous t'aimons tellement et que tu nous manques terriblement. Merci pour 17 années passées à tes côtés. Je ne regrette rien de ce que nous avons vécu ensemble et tout ce que nous avons traversé et construit mon Amour. C'est difficile chéri mais je tiens le coup pour nos fils, comme tu l'aurais fait. On se retrouvera je le sais. En attendant, reste à nos côtés et continue de veiller sur nous mon cœur. LY❤️
Mohand, tu es parti si vite, tu laisses un vide dans la maison. Ton sourire nous manque, tes cris nous manquent. Tu étais un homme merveilleux. Nous t'aimons, repose en paix.
Hanane , 18 juin 2017