Mon mari est décédé le 19 avril 1997. Il avait 42 ans. Il est mort en faisant du jogging pour être en forme pour son travail. Il est tombé sur le bord de la rue principale et un passant lui a prêté secours. Il n'avait aucun papier d'identité sur lui. C'est moi qui ai fait des démarches pour le retrouver car je savais qu'il ne pouvait être identifié. Il était très en retard et ce n'était pas dans ses habitudes. Je ne sais pas comment j'ai fait pour me rendre à l'hôpital avec mes enfants. Je ne comprends pas plus comment j'ai fait pour en revenir. C'est terrible à vivre. J'ai eu beaucoup de support et d'aide pour les funérailles. Mais je me trouvais tellement jeune pour être veuve. J'ai immédiatement pensé à mes enfants. Ce sont eux qui m'ont permis de me tenir debout.
Ce que je trouve le plus dur c'est d'avoir perdu mon meilleur ami. C'était mon confident, j'avais toute confiance en lui. Maintenant je dois compter juste sur moi.
Malgré ma peine, j'ai toujours pris le temps de voir les belles choses de la vie. Le sourire des gens, une belle journée ensoleillée ou la beauté de la nature sont pour moi des sources de réconfort.
J'ai consulté une pyschologue pour m'aider dans ma démarche, pour me sortir de mon deuil. Je veux être forte pour mes enfants, je veux qu'ils soient capables de s'en sortir eux aussi. Je sais que je vais toujours avoir mal, mais je sais qu'avec le temps les fréquences vont s'espacer, mais la douleur sera toujours là. Il faut garder espoir en la vie et aller vers les autres. L'isolement est destructeur, il y a assez de la solitude à supporter. Je m'accorde d'être heureuse encore de nouveau.
Josette
Québec (Québec)