C’était il y a si longtemps, tes yeux se sont fermés pour toujours. Depuis, je cours le monde pour me fuir et je ne recueille que mes larmes. Je ne te quitte jamais. Mon amour pour toi était si grand, comment ai-je fait pour survivre. Bien sûr, il y avait papa et ton petit frère, pour eux j'ai continué tant bien que mal. Et puis papa t'a très vite rejoint, nous laissant encore dans le désarroi. Pour ton petit frère je devais encore vivre.
Je t’aimais tellement. Je voudrais que la lumière dans laquelle tu vis m’éclaire, je voudrais que le monde dans lequel tu vis me soit plus sensible. Ici on ne parle plus de toi, tu comprends, ils ne te voient plus. Ils n’ont pas connu un tel amour fracassé. Ça me fait mal de les voir t’oublier, ça me fait mal de ne pas les entendre parler de toi. Mon cœur bat si fort pour toi. Je lève les yeux au ciel, ne pense qu'à toi. C’est dur tu sais de continuer sans toi, c’est dur tu sais de continuer de vivre. Le monde me fatigue tant, les distractions humaines si éloignées. Je compose avec ma douleur, je ne m’en déferai jamais, je t’aime trop.
Je sais que je te retrouverai. J’essaie de rencontrer des êtres qui ont des petites fenêtres sur le ciel, ils illuminent ma vie. Le ciel est ta vie, ton monde, ta lumière. Malgré mon chagrin, l’espérance m'habite. Ton monde a déjà pénétré en moi. Pour ton petit frère je dois encore vivre. Toi, tu es à l'abri mais lui a encore besoin de moi.
Je t’aime tellement. Je voudrais que tu ne me laisses pas aller au désespoir. Je voudrais que tu ravives constamment en moi la flamme de I’espoir.
Courage Viviane, je vis la même chose que vous et je suis seule, pas d'autres enfants et pas de mari aimant... L'amour est toujours le plus fort.
Sandrine, 4 mai 2024