Mon père était un homme qui souffrait beaucoup physiquement. Ses crises d’épilepsie lui ont causé beaucoup de séquelles neurologiques et ont finalement eu le dessus sur lui. Mais sa plus grande souffrance était celle de son cœur, du rejet que les autres lui faisaient subir, les membres de sa propre famille. Mais il gardait toujours espoir que les choses s’arrangent, que les gens se parlent, que les gens changent comme lui avait changé. Il gardait espoir, durant toutes ses années d’enfermement, de revoir son père, ses enfants, ses petits-enfants, ses amis et ses amours. À sa sortie de prison, il demandait à parler à tous les gens qu’il aimait. Ces trois dernières années ont été difficiles pour lui. Je le sais parce que j’étais là. Il y a 7 mois, il a été empêché par sa propre famille de rester au chevet de son père mourant. Ces mêmes personnes ont tenté de faire croire que c’était eux qui l’avaient informé que mon grand-père, son père, était à l’hôpital. Tout ça l’a détruit! Mon père tient à remercier Marco notre cousin, la vraie personne a l’avoir informé que son père était mourant à l’hôpital.
Il a eu un moment dans ma vie où j’étais fâché envers lui, de ne pas avoir été là en tant que père jusqu’à ce que je réalise à l’âge de mes 14 ans que jamais il n’a voulu abandonner la chance d’être un père, ce sont les conséquences de ses actes qui en ont fait ainsi. À partir de ce moment, j’ai compris qu’il ne méritait pas ces mauvais sentiments parce qu’il n’avait pas choisi d’abandonner son rôle de père et j’ai attendu sa liberté, bien que j’aie vu à plusieurs reprises mon père dans ma vie. C’est à l’âge de mes 35 ans qu’on a appris à se connaître. Dans ces 3 ans et demi, j’ai connu un homme qui avait beaucoup d’amour, d’espoir et de bonté. Il a su me faire rire, choquer, et pleurer, me rendre inquiet, me rassurer et j’en passe. En voyant comment il s’amusait et qu’il était avec mes enfants, j’ai vu qu’il aurait été un bon père pour moi lorsque j’étais enfant. Aujourd’hui je peux dire qu’en un temps record, il a réussi à être un bon père et grand-père. Je t’aime papa!
J'ai appris à travers la souffrance de mon père qu’il est important de garder espoir même quand cela nous fais mal car c’est une des choses qui garde notre bonté en vie.
Jason
Gatineau (Québec)