Noham ROZE né le 23 mars 2012, décédé le 24 mars 2012.
C'était ma première grossesse, on a appris la bonne nouvelle pendant nos vacances en Espagne. Suite à une grosse douleur abdominale, j'ai consulté et le médecin m'a fait une échographie, m'annonçant que j'étais enceinte et qu'il y avait un petit décollement placentaire sans gravité. On était très heureux avec son papa. Les mois ont passé tranquillement,
Échographie à 12 semaines : normale
Échographie à 21 semaines : normale
Puis tout s'accélère.
Échographie à 32 semaines : retard de croissance.
J'ai donc eu des examens plus poussés pour écarter le risque de pré-éclampsie, ou de souffrance foetale, mais après 15 h passées aux urgences, on m'a renvoyée chez moi en me disant que tout allait bien, ils m'ont juste prescrit une sage-femme à domicile...
À 32,5 semaines, j'ai consulté en urgences pour douleurs abdominales et comme d'habitude, on m'a répondu "C'est normal, c'est une première grossesse, vous vous inquiétez pour rien..."
À 33,1 semaines, la sage-femme à domicile me fait les examens avec bandelette urinaire, monitoring et tension artérielle... tout va bien, comme d'habitude...
À 33,3 semaines, la douleur est insoutenable, les contractions très raprochées... je pars en urgence pour l'hôpital. À mon arrivée, les sages-femmes me font prise de sang et perfusion... puis arrive le monitoring à 5 h 22 du matin... résultat : bradycardies foetales profondes. Le médecin arrive et dit : "Au bloc opératoire en urgence pour césarienne"; le monde s'écroule autour de moi...
Mon petit Ange arrive au monde le 23 mars 2012, avec 1 kg 800, et un coeur beaucoup trop faible pour battre seul... Il sera emmené directement en réanimation pour être choqué, intubé et ventillé. Hélas, le laps de temps entre la souffrance foetale et la césarienne a été trop long... Le tout petit cerveau de Noham n'a pas été bien irrigué, il était en mort cérébrale...
J'ai eu quelques heures à ses cotés, 20 heures à peu près à le caliner, l'embrasser, le serrer fort sur mon coeur et sur celui de son papa, lui promettre qu'on allait se battre pour lui, et pour lui offrir des petits frères et soeurs. Lui parler, le voir, le sentir...
Ces quelques 20 heures ont été les plus belles, les plus intenses heures de ma vie. Elles ont laissé place à des heures, des jours, des mois, des années de tristesse !
Le samedi matin vers 7h 00, un brancardier est venu me chercher dans ma chambre pour me descendre en réa, les sages femmes m'ont dit : "Ça y est, il part !!" Le monde s'est arrété de tourner, les "autres" ont disparu, il n'y avait plus que Noham, son papa et moi. Puis à 7 h 52... le drame, la sage femme éteint les machines, et mon petit Ange prend son envol, loin de ses parents, tellement abattus et coupables... j'ai pleuré, pleuré, pleuré...
J'ai pensé le rejoindre plusieurs fois, mais je lui ai promis de me battre pour lui offrir des frères et soeurs, pour lui montrer que ses parents allaient s'en sortir grâce à la force qu'il nous avait donnée pendant ces quelques heures. Je suis toujours là et mon combat pour la vie aussi. Mon petit ange a été si fort, il est si beau, si calme, si paisible... c'est l'amour de ma vie, avec son papa. Mes deux AMOURS.
Aujourd'hui je me bats encore pour la vie, je me battrai toujours pour mon fils, ma bataille. Je vais tous les jours au cimetière, j'y passe des heures. La culpabilité ne me quitte pas, mais ce qui est le plus dur à comprendre, surtout à accepter... c'est pourquoi ils n'ont rien décelé à 33,1 semaines... pourquoi moi ? pourquoi nous ? pourquoi lui ?
Noham, mon fils, ton étoile brillera pour toujours dans le ciel de mes yeux. Je t'aime mon petit Ange.
Ta mamange,
Caroline
Arcueil (France)
Commentaires (2)
Caroline,
Mes pensées les plus chaleureuses vous accompagnent. Il n'y a surmeent pas de souffrance plus grande que de perdre son enfant. Je ne sais pas pourquoi vous avez eu à vivre un tel cauchemar, la vie est aprfois bien trop injuste c'est vrai...
Mais je suis convaincue que les ames qui s'aiment ne sont jamais séparées et que cette petite âme continue de vivre en vous à chaque moment de votre vie.
Je crois profondément que vous aurez l'immense bonheur de le retrouver un jour, mais le plus tard possible, et qu'il vous dire "mais ne t'inquiètes pas maman, j'ai toujours été là près de toi". Pensez y, l'amour de votre petit bonhomme est surement avec vous.
Que la vie vous soit désormais plus douce et que vous ayez le bonheur d'etre parents, mais cette fois pour longtemps.
amitiés. sophie.
Caroline,
Hélène Giroux, 27 septembre 2012difficile de trouver les mots pour consoler une si grande perte.....en fait, de tels mots n'existent pas. Mais je tiens tout de même à vous exprimer toute ma sympathie pour le décès de votre bébé Noham. Voilà bien le deuil le plus exigeant à faire, le départ d'un petit ange....Cet enfant avait assurément une mission bien importante pour y être resté si peu de temps. Que de là-haut il vous permette de retrouver la paix du coeur. Bon courage.