Mon père nous a quittés il y a 3 ans et demi... 3 mois plus tard je quittais pour la première fois ma ville de naissance pour changer de vie avec mon mari et mes enfants. Je ne me suis pas laissée le temps ni la place pour faire mon deuil, et puis je me disais qu'il avait eu une belle vie, qu'il n'avait pas souffert, que j'avais pu l'accompagner jusqu'au dernier jour (c'est moi qui l'ai découvert inanimé mais serein dans son lit, lui qui souhaitait rester chez lui jusqu'au bout) et que d'autres personnes vivaient des choses tellement plus dramatiques (comme une de mes amies qui a perdu son mari brutalement la même année avec 3 enfants en bas âge). Sauf que j'étais la prunelle de ses yeux, sa reine, sa fille chérie, sa fierté. Tous les matins sans exception il m'appelait pour me demander comment j'allais et comment mes fils (les petits) avaient dormi. Un amour inconditionnel.
Quand je le voyais (très souvent car nous étions voisins) il voulait savoir si j'allais bien et je pouvais lui parler de mes soucis, il me rassurait toujours. Certes, à 38 ans cela faisait encore très petite fille à son papa... et j'ai envie de dire « et alors »… au final c'était si beau. Alors depuis seulement quelques semaines je m'autorise enfin à lâcher, à comprendre que le vide ne sera jamais jamais comblé et qu'il va juste falloir vivre avec. La douleur est immense et en même temps je suis sereine d'accepter enfin la réalité.
Papa tu me manques tant. Papa merci parce que tu m'as rendue si forte. Tu es et seras toujours en moi mais le vide est là... Je t'aime.
Carole