J'ai perdu ma femme il y a deux ans. C'était imprévisible, 6 jours et demie. J'ai eu mal psychologiquement, et j'ai eu mal physiquement. Il n'y a que quand je dors que je ne pense pas à elle. Nous étions toujours ensemble. Deux âmes-soeurs. Elle avait quatorze ans quand je l'ai remarquée. J'en suis tombé amoureux. C'était en 1964.
Je me promène entre deux résidences dans une proportion de 50 % à chaque semaine, c'est à 1 h 30 d'ici, et c'est l'endroit de son inhumation. C'est notre village natal. Je vais la voir à chaque jour que je suis là-bas, même l'hiver en raquettes. J'en ai besoin. Je sais que là, je suis à 5 pieds d'elle. Et cela me réconforte chaque fois que j'y vais.
Un jour d'été, par un mauvais calcul horaire, je me suis fait surprendre par la noirceur, là où elle est. Quelle belle expérience ! Quel moment d'intimité avec elle ! J'essaie toujours d'être là 10 minutes avant le coucher du soleil. Quelle tranquillité et quelle discrétion. Seul avec elle. C'est une sorte de communion intense. C'est une thérapie pour moi.
Noël
(Québec)