J’ai perdu mon beau-père, mon père de cœur... - Vos textes | La Gentiane - Deuil - Entraide
 

J’ai perdu mon beau-père, mon père de cœur...

J’ai perdu mon beau-père, mon père de cœur...

J’ai perdu mon beau-père, mon père de cœur (ayant eu un père abusif et violent avec qui j’ai coupé tout contact à mes 20 ans et qui m’a laissé énormément de séquelles), mon confident, mon ami… il y a maintenant un peu plus d’un mois.

Ma mère et moi n’avons plus aucune famille. Mes grands-parents sont décédés, mon grand-père en 2015 à mes 18 ans et ma grand-mère en fin 2019, peu avant les fêtes de fin d’année. Malgré cette tristesse immense d’avoir perdu ce qu’il me restait de ma « famille de sang », mon beau-père était présent, toujours, et faisait partie, pour moi, de ma famille. Il était ma famille. J’étais préparée aux décès de mes grands-parents car ces derniers étaient très malades et ont vécu une fin de vie horrible. Mon beau-père est parti soudainement, le matin de notre départ en vacances.

Depuis ce jour-là, j’ai l’impression d’être bloquée. De ne plus avancer. J’ai et je ressens toujours chaque symptôme décrit dans cet article. Notamment cet lourdeur, mais surtout DOULEUR, dans tous mon corps. Ainsi qu’un état de fatigue que je ne contrôle pas du tout. Ce que je n’avais jamais ressenti avant, malgré tous les proches que j’ai vu partir (en dehors de mes grands-parents). Je n’ai plus de mémoire. Je ressens une dépense affective vis-à-vis de ma mère. J’étais consciente que tous ces « symptômes » que je ressentais n’étaient pas liés à une maladie mais étaient « psychosomatiques », que mon mental avait pris le dessus sur mon corps. Mais j’ai beau m’en rendre compte, le conscientiser, ces symptômes ne disparaissent pas, que du contraire, ils s’amplifient de jour en jour. J’ai peur. J’ai peur que ça ne disparaisse pas. Ça a un impact énorme quant à ma vie quotidienne.

Quant à mon beau-père, parfois j’oublie qu’il est réellement parti, et je m’attends à le voir réapparaître, revenu du boulot ou d’une balade en moto. Et ensuite ça revient. Je ne sais plus quoi faire. Je sais que n’importe qui me conseillerait d’aller voir un professionnel. Et cela fait un moment (bien avant cet événement) que je souhaite consulter un professionnel car beaucoup de traumatismes. Mais une mauvaise expérience en étant adolescente m’empêche de faire le premier pas, de prendre contact avec quelqu’un. Je me sens juste en détresse.

C'est « apaisant » de lire vos articles, voir que je ne suis pas un cas isolé, et pouvoir coucher mon ressenti sur papier (ou plutôt sur page web).

Sara

Classé dans : Témoignages Publié par : La Gentiane - Deuil - Entraide Date : 23 août 2022

Commentaires (3)

J'aimerais répondre à Sara et qu'en effet elle n'est pas la seule à se sentir un peu perdue avec cette sensation de lourdeur et de fatigue.
Je viens de perdre ma mère en mars dernier à 103 ans et je l'ai gardée chez moi les deux dernières année de sa vie. Je l'aimais tant et j'étais prête à tout faire pour lui rendre ses derniers jours agréable.
Ce qui me sauve de ma grande tristesse et ennuis, ce sont les exercices que je fais tous les matins à MA TV de Vidéotron, à 7h00 ou 9h00 a.m. Je me sens tellement mieux psychologiquement et physiquement après chaque séance d'exercices. Si vous n'avez pas Vidéotron, il y a pleins d'occasions ou l'on peut s'enregistrer pour faire des activités physiques comme la FADOQ, la ville de Gatineau, etc.
Il ne faut surtout pas s'appitoiyer sur son sort, car on n'en sortira jamais.
Je vous souhaite une bonne récupération,
Micheline

Lajoie, 2 septembre 2022

Bonjour Sara,
Je travaille en soins palliatifs et votre témoignage bouleversant me touche. Saviez-vous que la plupart des maisons de soins palliatifs offrent du suivi de deuil, habituellement gratuitement, qui s'adresse à toute la population qu'ils desservent et cela même si votre être cher n'y est pas décédé? Ayant développé une expertise sur le deuil du fait qu'ils côtoient constamment la mort, ils sont parfaitement habileté à vous accompagner de façon professionnelle.
Je suis désolée que vous ayez eu une mauvaise expérience, qui vous retient à demander de l'aide en ce moment... mais il existe encore des personnes qui peuvent vous aider. N'hésitez pas à regarder dans votre région si une Maison de soins palliatifs y est installée et allez vers eux avec confiance. Ils sauront vous apporter le soutien dont vous savez besoin pour redonner un sens à votre vie.
Bon courage, vous n'êtes pas seule....❣️

Hélène Giroux, 2 septembre 2022

Bonjour Sara,
Quand mon père est mort, je me suis sentie mourir de chagrin. Le deuil est une douleur intense. Mon père était mon guide et comme il écrivait, je me suis mise à lire ses poèmes et nombreuses lettres. Peu à peu, j'ai pu récupérer la joie de vivre qui l'habitait. Je vous le souhaite et n'hésitez pas à rencontrer une psychologue intègre.

Lady Rojas, 2 septembre 2022

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