J'ai perdu mon fils, mon merveilleux Nicolas le 5 janvier 1998, à cause de la drogue, il n'avait que 17 ans, je l'aimais tant ; 7 ans après je souffre toujours, il me manque tellement, chaque jour je pense à lui, je voudrais tellement le revoir, tellement le rejoindre, jusqu'à quand vais je pouvoir continuer ainsi, c'est trop dur, aidez-moi, aidez-moi.
J'ai perdu aussi mon mari d'une rupture d'aorte en juillet 2000, je dirais victime de son immense chagrin, j'ai un autre fils de 19 ans, j'essaie de ne pas lui montrer mon chagrin, d'être forte pour lui, je pense souvent que je porte un masque tous les jours pour vivre dans ce monde, et lorsque je suis seule, je m'écroule.
Seuls les parents qui ont vécu un drame semblable peuvent comprendre, les mères surtout, je m'identifie à toutes ces mères qui ont perdu un enfant et encore un mari, pourquoi, mon Dieu, pourquoi tant d'épreuves pour certaines, que veux-tu ?
C'est horrible ce que je peux souffrir, la solitude est mon unique compagnie ; dans la vie de tous les jours je ne laisse rien paraître car les gens s'en foutent, cela ne les concerne pas et je ne veux pas les empêcher de faire la fête, ils s'imaginent que le temps panse les plaies et je me demande même s'ils se souviennent que j'ai perdu un enfant et mon mari.
Même dans la famille on ne parle plus de mon Nicolas et de son papa, pour moi c'est l'horreur, moi qui y pense tous les jours. Les gens qui ont perdu un enfant ne sont pas comme les autres, ils vivent dans un autre monde, ciel et terre réunis, je me sens si mal dans ce monde, ce monde a tué mon merveilleux Nicolas, je l'aimais tellement, j'ai juste compris que la drogue est plus forte que l'amour des parents.
Si quelqu'un pouvait m'écrire, partager avec moi la douleur du manque de notre enfant, je vous remercie.
Chantal
Saint-Sulpice (Suisse)