J'ai perdu mon père il y a de ça quatre mois. Il a décidé de mettre fin à ses jours. Jamais je n'aurais pensé qu'il ferait une chose pareille. Lui qui aimait et respectait tant la vie. Il devait souffrir atrocement pour n'avoir que cette solution en tête (je ne le saurai jamais). Je peux vous dire que ce n'est pas facile de vivre un deuil comme celui-là. On passe par toutes sortes d'émotions (la colère, la peine, la tristesse, la culpabilité, la honte, l'impuissance). Ça fait beaucoup pour une seule personne.
Je n'ai rien à regretter des 22 années que j'ai vécues avec lui. Nous avions une grande complicité. Il savait lire en moi. Je ne pouvais rien lui cacher. Lorsque tout allait mal, il était là pour me conseiller et pour apaiser mes souffrances.
Aujourd'hui, il n'est plus là pour mettre du baume sur la blessure qui me ronge depuis son départ. J'aurais tant aimé pouvoir partager avec lui mes futurs bonheurs et mes futurs peines. J'aurais aimé qu'il m'accompagne dans l'allée de l'église le jour de mes noces. Chaque jour je dois faire face à la réalité, c'est qu'il ne sera pas là.
Ma plus grosse peine c'est de ne pas lui avoir dit une dernière fois que je l'aimais et de ne pas avoir pu me blottir dans ses bras. J'espère qu'il sait que je l'aime et qu'il n'en doutera jamais.
Jacinthe
Thetford Mines (Québec)